Sujet: Re: #8. Remember me ∞ Sarah & Mylow Dim 27 Juil - 19:35
Remember me
Dès demain je vais m’occuper de réserver nos billets d’avion. A coup sûr nos parents seront surpris de nous voir débarquer comme ça à l’improviste, mais comme Sarah préfère ne pas appeler les siens avant qu’on aille là-bas, je pense que c’est mieux si on joue sur l’effet de surprise. Je ne sais pas comment ils vont réagir, enfin si, j’en ai une petite idée, donc je vais veiller à ce qu’on dorme à l’hôtel histoire que Sarah puisse souffler un peu là-bas. Penser à ce genre de détail, c’est mon job dans cette histoire, je sais que ce voyage aura une importance capitale, mais aussi qu’il sera psychologiquement éreintant pour la jeune femme.
Non, aucun frère et aucune soeur. Tu as des oncles et des tantes… Des cousins dont tu n’est pas vraiment proche. Tu disais toujours qu’ils étaient trop « prout-prout ».
La première fois qu’elle m’avait sorti ce terme, j’avais carrément éclaté de rire. Ca voulait bien dire ce que ça voulait dire remarquez. Les parents de Sarah font partie de la classe moyenne, sans être riches, ils ne manquent de rien pour autant. Mais la soeur de son père a épousé un homme d’affaires arménien et est soudain devenue la parfaite incarnation de la jet-setteuse dans toute sa splendeur. Ses enfants ont porté des vêtements Dior dès le premier jour de leur vie alors bien évidemment ils étaient du genre « Nous n’avons pas les mêmes valeurs ». Les relations entre Sarah et ses cousins étaient donc « cordiales » mais sans plus. Elle était par contre un peu plus proche de sa tante et surtout de son oncle, le frère de sa mère, un artiste homosexuel haut en couleur et avec un coeur en or.
C’est étrange de se dire qu’elle va redécouvrir tous ces gens comme si c’était la première fois qu’elle les voyait. Un nouveau départ aussi pour sa famille et elle, comme pour nous. Même si « nous » n’existe pas pour l’instant et fait encore partie de son ancienne vie. En attendant je devais faire attention pour nous deux, faire tout mon possible pour que tout se passe bien et pas seulement lors de ce voyage à New-York. Ca commence par la raccompagner chez elle, je serais mort d’angoisse si elle devait rentrer seule à vélo.
Quelle idée aussi tu as eue de venir en vélo !
Je secouais la tête en riant et ouvrait le coffre de ma voiture pour y ranger sa bicyclette. Après avoir fermé à clé la maison, je m’installais sur le siège conducteur et mettais le moteur en route avant de boucler ma ceinture. C’est là que j’ai remarqué que quelque chose n’allait pas. Sarah semblait ailleurs, inquiète, pas du tout à son aise. L’espace d’un instant je me suis demandé ce qu’elle avait et puis je me suis souvenu de ce qu’elle m’avait dit : l’accident de voiture. Le vélo prenait tout son sens et je me traitais intérieurement d’idiot. Je passais ma main dans le haut de son dos avec un petit sourire rassurant.
On sera vite là… Et je conduis toujours prudemment.
En tout cas quand j’étais avec elle… Et aujourd’hui encore plus. Je sortais mon portefeuille de la poche intérieure de ma veste et l’ouvrais pour en extirper une photo que je dépliais et lui tendais.
Puisque tu dois faire travailler ta mémoire… Peut être que ça te dira quelque chose ?
Je passais la première et sortais de la propriété. Avec un peu de chance elle se concentrerait assez longtemps et ne verrait pas le chemin passer…
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Sarah Bennett
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Sujet: Re: #8. Remember me ∞ Sarah & Mylow Dim 31 Aoû - 20:21
Sarah Bennett & Mylow Valentyne
Remember me.
Mylow m'expliquait que je n'avais ni frère ni sœur, j'étais donc fille unique. Je me demandais d'ailleurs quel genre d'enfant j'étais, plutôt petite fille solitaire, studieuse, ayant peu d'amis ou du moins préférant son ami imaginaire ou encore une enfant pleine de joie de vivre et de malice. Toutefois je décidais que j'en avais assez entendu pour aujourd'hui, il fallait déjà que je mette en place tout cela dans mon esprit pour me reconstruire. De plus, mes parents seront les mieux placés pour évoquer cette période de ma vie et en seront peut-être ravis de pouvoir m'en parler. Mylow avait déjà fait beaucoup ce soir et je n'avais pas envie de l’assommer davantage avec des dizaines de questions sur le sujet.
« Oh, je vois. », répondis-je avec un petit rire face à sa dernière remarque.
Sans savoir pourquoi j'étais déjà angoissée. En fait si, je savais exactement pour moi, je m'apprêtais dans les jours à venir à rencontrer des personnes de mon entourage, qui savaient tous exactement qui j'étais, se rappelant certainement de chaque moments vécus à mes côtés, et moi je serais là, entourée mais me sentant plus que jamais seule au sein de ma propre famille. J'espérais que tout irait bien, que tout se passerait petit à petit et non lors d'une réunion de famille avec pleins de monde. Mais, j’espérais surtout que mes parents seraient ravi de me retrouver et puis quand on y pense, je ne serais pas vraiment toute seule, j'aurais le soutien de Mylow. J'étais certaine qu'il m'aiderait à surmonter cette étape difficile de ma vie mieux que quiconque.
Je répondis par un petit sourire gênée. Je n'avais pas envie de lui avouer que depuis le jour de mon accident, rien que l'idée de prendre la voiture me terrorise, le simple fait de savoir que c'est pour ça que j'en suis là aujourd'hui… Je devais déjà prendre sur moi pour garder mon calme et atténuer mes angoisses pour qu'il me raccompagne. Toutefois, il perçu mon malaise et m'assura que je pouvais avoir confiance en lui. Après avoir pris place dans la voiture, Mylow démarra tandis que je restais silencieuse. Avant de partir, il attrapait son portefeuille pour en sortir une photo qu'il me tendis.
C'était étrange. Comme si cette photo m'était familière… Et pourtant j'étais absolument incapable de dire quand elle avait été prise, dans quel lieux ou encore pour quelle occasion. C'était une jolie photo nous représentant, le jeune homme me déposant un baiser sur le front en me tenant contre lui. La saison semblait être l'été, il faisait beau et nous étions habillés légèrement, j'avais l'air heureuse. J'étais émue et à la fois toute confuse. Rien n'était clair dans mon esprit, j'aurais tellement voulu être capable de me souvenir ne serait-ce que d'une petite partie.
« J'ai l'impression d'avoir un très vague souvenir… Comme si, comme si ce n'était pas la première fois que je voyais cette photo… », répondis-je troublée par cette sensation.
Je ne faisais plus vraiment attention à la route, me concentrant sur cette photo, espérant qu'elle fasse remonter quelques souvenirs en moi, quels qu'ils soient.
« Tu veux bien me raconter l'histoire de cette photo ? Peut-être cela m'aidera-t-il à en savoir davantage... »
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Sujet: Re: #8. Remember me ∞ Sarah & Mylow Lun 1 Sep - 19:02
Remember me
Drôle de machine que le cerveau, capable d’effacer ce qui coule dans nos veines et nous fait vibrer en quelques secondes. J’avais toujours eu l’impression que jamais je ne pourrais oublier Sarah, qu’immanquablement son évocation ferait frissonner ma peau et m’arracherait un sourire. Le genre d’amour qu’on a vécu ne peut pas être oublié si facilement n’est-ce pas ? Et bien je me trompais. Sarah avait oublié, jusqu’à mon prénom qu’elle avait si souvent murmuré et appelé. Situation inconcevable à laquelle je compte bien remédier. Elle veut se souvenir, et moi aussi je veux qu’elle se souvienne. C’est peut être égoïste après tout… Peut être qu’elle est mieux sans mon souvenir pour la hanter et l’empêcher d’avancer. Peut être qu’en fait elle avait tiré un trait sur moi depuis longtemps et sera contente de se souvenir qu’elle avait fait le deuil de nous. J’en sais rien… Mais je crois que je préfère continuer de vivre dans les regrets de notre rupture que de l’oublier, elle.
Dans l’espoir de réveiller des souvenirs, j’avais sorti une photo qui représentait un moment de complicité qui resterait un des plus beaux que j’avais en mémoire. J’espérais que la voir pourrait l’aider à se rappeler de la moindre petite chose, que ça soit des éclats de rire ou du bruit du vent qui ne cessait de souffler, de cette odeur océanique qui nous entourait. Sarah semblait troublée, elle m’avoua même avoir l’impression d’avoir déjà vu cette photo avant.
Vraiment ? C’est bon signe ça, non ?!
C’est par là que ça commence, retrouver des sensations de déjà-vu, se sentir à l’aise dans un lieu ou en compagnie d’une personne qu’on pense ne pas connaître, trouver un air familier à une photo qui représente un moment oublié. Si seulement ça pouvait déclencher quelque chose… On devait s’accrocher à ça. Aussi je n’ai pas hésité un instant à lui raconter l’histoire de cette photo quand elle me l’a demandé.
C’était lors de nos dernières vacances, tu venais d’être diplômée et tu m’avais dit quelques temps auparavant que tu rêvais d’un endroit tranquille pour te ressourcer avant d’entamer officiellement ta vie professionnelle. Je ne t’ai rien dit et j’ai préparé un petit trip dans les Cornouailles. C’est ce qu’on appelle « Last end », la côte extrême du pays d’où on a une vue imprenable sur l’Atlantique. Il y a de grands espaces à perte de vue et j’avais trouvé un site où le propriétaire avait aménagé des cabanes dans des arbres avec vue sur les plaines. On y a passé trois jours, le temps était magnifique et comme la saison n’avait pas encore officiellement commencé, il n’y avait pas beaucoup de monde du coup on avait l’impression d’être seuls. On n’a rien fait d’autre que se balader, rire, faire l’amour, dormir et manger. Le troisième jour on a croisé le propriétaire du gîte près des falaises et il a proposé de nous prendre en photo sauf que son appareil était neuf et qu’il n’y comprenait rien du tout ! Du coup il nous a mitraillé, qu’on prenne la pose ou pas, et cette photo est la seule qui n’était pas floue ! J’adore cette photo… Elle n’a jamais quitté mon portefeuille, je n’ai jamais pu l’enlever.
On était tellement heureux… Tellement amoureux. Je me gardais bien de lui dire ça, je ne voulais pas qu’elle y voie un reproche ou quelque chose de semblable, qu’elle se sente mal. Sarah a assez enduré comme ça. Son parfum flottait dans la voiture et j’y voyais un certain réconfort. C’était comme rentrer à la maison après un long voyage. J’étais encore fou d’elle, la séparation n’avait pas terni mes sentiments et je savais au fond de moi que ça n’arriverait jamais. J’avais follement envie de la prendre dans mes bras, de l’embrasser jusqu’à ne plus avoir de souffle, de la porter jusqu’à la maison et de lui faire l’amour en lui promettant que tout irait bien parce qu’on était ensemble à nouveau. Bien sûr je n’en laissais rien paraître, car si je me souvenais de chaque détail de notre relation depuis le premier jour, je restais un étranger pour Sarah, quelqu’un dont elle ne savait presque rien et qu’elle venait de rencontrer il y a seulement quelques heures. Nous venions d’arriver devant la propriété et je garais la voiture devant l’entrée.
Je… Je vais sortir ton vélo du coffre.
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Sarah Bennett
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Sujet: Re: #8. Remember me ∞ Sarah & Mylow Mar 9 Sep - 10:46
Sarah Bennett & Mylow Valentyne
Remember me.
Nous étions toujours dans la voiture, Mylow au volant et moi contemplant cette photo de nous qu'il avait bien voulu me faire partager. Ne faisant guère attention à la route, toute ma concentration était reportée sur cette photo que je scrutais en détails. Au bout de quelques minutes de silence, je lui fis part de mon sentiment de "déjà vu" si je puis dire et le jeune homme parut presque enjoué, comme s'il était de tout coeur avec moi.
Les encouragements de Mylow m'aidaient beaucoup, ne serait-ce qu'à me donner l'espoir, l'envie d'y croire. Je me sentais soutenue et ça me faisait réellement beaucoup de bien. Peut-être avait-il raison, peut-être de jour en jour je pourrais observer des progrès. Peut-être parviendrais-je à connaître tout de cette ancienne jeune femme que j'étais. Et si jamais ma mémoire ne me le permettrait pas, j'étais bien déterminée à y arriver sans son aide mais avec celle de mes proches, sans toutefois refaire les même erreurs que j'ai pu commettre par le passé. J'haussais les épaules puis finit par lui répondre avec un petit sourire.
« Je l'espère. »
Mylow ne pouvait même pas imaginer un seul instant l'intensité de ma volonté à vouloir me rappeler de ce moment que nous avons partagé, de cette photo qui semblait respirer le bonheur. Je buvais ces paroles, en espérant qu'elles s'inscrivent en moi et qu'elles fassent resurgir à leurs tours des petits fragments de souvenirs. L'histoire était tellement joli, cette histoire qui était une partie de la notre. Sans que je m'en rende vraiment compte une larme coulait le long de ma joue.
« Ça avait dû être un super petit séjour... », soufflais-je doucement.
Je ne m'étais même pas aperçue que nous étions arrivés, j'avais du mal à détacher mon regard de la photo. Aujourd'hui avait été une journée éprouvante, je n'aurais pu espérer mieux pour en savoir davantage sur moi-même. Une bonne nuit de sommeil était nécessaire afin que je puisse mettre en mémoire tout cela. Mylow m'avait appris tellement de chose sur moi, sur lui et sur notre relation que j'avais bien besoin d'un peu de repos pour parvenir à retenir toutes ses petites choses qui représentaient pourtant beaucoup pour moi. Mylow descendit de la voiture afin de sortir mon vélo du coffre et je le rejoins à l'arrière de la voiture. Un léger frisson parcourut mon corps, une petite brise soufflait dans l'air.
« Merci », fis-je avec un sourire en prenant le vélo pour venir le déposer contre le mur.
Je me sentais fatiguée, la journée avait été riche en émotions et pourtant je me dis que je ne pouvais laisser repartir Mylow comme cela. Je lui proposais quelques chose à boire, par politesse mais surtout pour lui montrer que j'avais apprécier son aide. Je ne savais pas s'il serait prêt, prêt à remettre les pieds dans cette maison avec moi, cette maison qui était la notre. En tout cas, je voulais simplement faire ce geste pour qu'il comprenne que je lui étais reconnaissante pour beaucoup.
« Est-ce que, est-ce que tu veux entrer prendre un dernier verre ? », lui demandais-je timidement en me mordant la lèvre inférieur.
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Sujet: Re: #8. Remember me ∞ Sarah & Mylow Mar 9 Sep - 19:23
Remember me
« Souviens-toi Sarah… Regarde-moi et dis-moi que tu te souviens de tout, que tu veux qu’on reparte en arrière, comme on était à l’époque de cette photo et qu’en ayant conscience des erreurs commises on ne les reproduisent plus. Dis-moi que tout va redevenir comme avant. » Voilà ce que j’avais envie de lui dire tandis que je garais la voiture et que je la regardais essuyer une larme qui glissait doucement sur sa joue. J’aurais aussi voulu lui dire qu’elle ne devait pas pleurer, que tout ça n’était pas perdu, que j’étais toujours fou d’elle, que même si j’avais tout essayé pour l’oublier, je n’y étais jamais parvenu. Je n’ai rien dit. Je ne pouvais pas, je n’avais pas le droit de la bouleverser d’avantage. Elle ne pouvait pas m’aimer, elle n’avait aucun souvenir de moi, ça ne mènerait donc nulle part.
Ca a été… Fantastique.
Je me contentais de cette réponse, la tête basse, fixant mon volant. Je déglutis difficilement avant d’ouvrir la portière en lui proposant de sortir son vélo de mon coffre. L’ambiance était devenue bizarre, pas désagréable, mais terriblement mélancolique. C’était normal, on souffrait tous les deux, même si nos raisons étaient différentes. La revoir avait réveillé des choses que je pensais sous contrôle, j’avais même réussi depuis quelques semaines à accepter de vivre comme un jeune célibataire que j’étais devenu et de prendre une maîtresse que je voyais régulièrement. Mais ça n’était pas la même chose. Cette fille, je l’aimais, mais pas d’amour, pas comme j’aimais Sarah. Je tenais énormément à Nell, comme on tient à une amie. En fait c’était ça, on était ce qu’on appelle aujourd’hui des « sexfriends ». Si je l’avais choisie, elle, c’est parce que je savais qu’elle ne voulait pas d’une relation sérieuse. Je ne voulais pas faire souffrir quelqu’un parce que je savais que mon coeur était toujours pris et que je ne pouvais rien offrir de sérieux. Pour moi, c’était un grand progrès en soi. Ma vie s’était totalement arrêtée lors de ma rupture avec Sarah, ça m’avait donné l’impression d’avancer.
Dans un sens, oui, j’avais avancé. J’avais accepté de ne plus vivre dans son souvenir et de reprendre ma vie en main, même si je savais qu’elle ne pouvait pas être aussi parfaite qu’à l’époque de notre bonheur. Se contenter de… A défaut de. Voilà ce que c’était. Se contenter de plaisirs et de petits moments de bonheur à défaut de vivre son rêve. Mon rêve, il me revenait en pleine figure et je me rendais compte à quel point j’avais toujours envie de le vivre.
Le vélo sorti, je le tendais à Sarah en répondant à son sourire par le mien. Mais quand elle m’a demandé si je voulais entrer boire un dernier verre, j’ai été déconcerté. Ca voulait dire entrer à nouveau dans cette maison où j’ai connu mes meilleurs et mes pires moments. Mais ça voulait dire aussi passer plus de temps encore avec elle. J’aurais sans doute dû être raisonnable et refuser, mais après tout ce temps séparé d’elle, je ne pouvais pas résister à la tentation de la voir encore.
Avec plaisir.
Je l’ai suivi à l’intérieur. Un intérieur qui n’avait pas changé, sauf qu’il n’y avait plus aucune photo de nous. Dans la cuisine ouverte sur le salon, je remarquais une porte d’armoire de la cuisine équipée qui semblait prête à se décrocher, alors le plus naturellement du monde, je me rendais dans la pièce et ouvrais un de ses tiroirs dans lequel il y avait un petit ustensile qui permettait de resserrer les charnières. Quelques petits tours et la porte se tenait à nouveau droite. Je replaçais l’objet où je l’avais pris et me tournais vers la maîtresse de la maison en haussant les épaules avec un petit sourire contrit.
Elle fait ça tout le temps.
C’était vrai, quand je vivais ici je devais souvent resserrer les charnières de cette armoire et uniquement de cette armoire. Du coup j’avais laissé ce qu’il fallait pour la petite réparation à portée de main, raison pour laquelle je savais exactement où ça se trouvait sans avoir la moindre hésitation. J’enlevais ma veste et la posais sur une des chaises, puis je mettais mes mains dans mes poches, un peu maladroit.
On va au salon ou on reste ici ?
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Sarah Bennett
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Sujet: Re: #8. Remember me ∞ Sarah & Mylow Mar 9 Sep - 23:19
Sarah Bennett & Mylow Valentyne
Remember me.
Surprise qu'il accepte mon invitation sans difficulté, j'étais heureuse de pouvoir partager un dernier petit moment en sa compagnie et cette fois, chez moi si je puis dire. Enfin plutôt dans cette maison qui avait été la notre, cette maison qu'il devait connaître mieux que personne, sachant certainement s'y repérer parfaitement même les yeux bandés.
Après avoir déposé mon vélo, j'attrapais les clés dans mon sac à main et m'empressais de nous ouvrir la porte. Mylow me suivait à l'intérieur tandis que je déposais quelques unes de mes affaires dans l'entrée.
« Je ne te fais pas visiter », dis-je doucement dans un sourire, comme pour détendre un peu l'atmosphère après l'épisode quelque peu nostalgique dans la voiture.
A peine rentrés, nous avancions tout deux en direction de la cuisine, c'est alors que le regard de Mylow se fixa quelques instants. Puis, d'un pas décidé, il se dirigea vers l'un des tiroirs de la cuisine pour en sortir un outil qui m'était inconnu. Stupéfaite, je le regardais faire sans rien dire, ne sachant absolument pas où il voulait en venir. Une fois son petit tour de bricoleur terminé, il me regardait avec un petit sourire tout en haussant les épaules et se justifia face à mes yeux qui le regardaient curieusement.
« J'essaierai de m'en souvenir alors, merci », dis-je d'un air amusé.
Sans que je m'y attende, un sentiment de gêne m'envahit quelques secondes plus tard. Je commençais à peine à me repérer dans cette maison trop grande pour moi et d'un coup, le fait d'avoir Mylow face à moi m'intimidait. C'était comme si sa présence me perturbait, étant certaine qu'il connaissait chaque emplacement bien mieux que moi. J'essayais tout de même de camoufler mon malaise en nous sortant deux verres que je déposais sur le plan de travail. Par chance, je parviens facilement à me rappeler de quel placard il s'agissait.
Prise de court lorsque le jeune homme me demanda où nous nous installions pour boire un verre, je l'invitais tout de même à se rendre dans le salon.
« De quoi as-tu envie ? », lui demandais-je précipitamment avant qu'il ne parte de la cuisine.
Dès que j'eu prononçais ces mots, je me rendis compte du double sens qu'ils pouvaient avoir suivant la situation. Instantanément mes joues prirent une couleur plus vive qu'à l'ordinaire tandis que je mordillais ma lèvre inférieure. Je crois que Mylow perçu ce détail au même moment que moi, il me questionnait du regard avec un air amusé et mis quelques secondes avant de me répondre. Pour me justifier je tentais d'ouvrir la bouche mais en vain, celle-ci se referma sans qu'aucun son n'eu le temps d'en sortir, je pointais alors du doigt le frigidaire à ma gauche, avec un petit sourire.
Je servais d'abord Mylow, puis me servit à mon tour un grand verre de jus de pomme. Je le rejoignis rapidement au salon, déposant devant lui son verre et m'asseyant à ses côtés. Je bus une gorgée avant de reparler de ce qu'il s'était passé quelques heures auparavant.
« J'espère que je ne suis pas venue complètement chambouler tes plans cette après-midi lorsque j'ai sonné à ta porte... »
« Même si, je me doute que tu t'attendais certainement à tout sauf à cela. » ajoutais-je en souriant.
En effet, j'avais peut-être été trop impatiente, j'avais peut-être été égoïste de débarquer comme cela, chez lui du jour au lendemain sans prendre la peine de m'assurer qu'il prenne bien la nouvelle. Pour autant, en y réfléchissant je voyais mal comment j'aurais pu m'y prendre autrement, le fait qu'il découvre la nouvelle dans les journaux l'aurait certainement encore plus inquiété. Au moins, en me voyant devant lui, il savait d'avance que même après avoir eu un accident, j'étais seine et sauve, enfin presque.
En tout cas, aujourd'hui j'avais été une femme déterminée, ayant réalisé ses intentions jusqu'au bout, sans avoir été déçue, bien au contraire. Je ne savais si ce comportement correspondait de près ou de loin à la jeune femme que j'avais pu être par le passé mais je n'y prêtais guère d'importance, j'espérais seulement que Mylow ne m'en veuille pas trop de débarquer une fois de plus dans sa vie, et cette fois-ci, un peu à l'improviste.
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Sujet: Re: #8. Remember me ∞ Sarah & Mylow Mer 10 Sep - 19:54
Remember me
Non, ce n’était pas nécessaire de me faire visiter, je connaissais la maison par coeur pour l’avoir beaucoup arpenté. On l’a trouvée ensemble, on l’a choisie ensemble, emménagé ensemble… Cette maison fait partie intégrante de notre histoire et c’est une sensation étrange que d’y pénétrer à nouveau, après tous ces mois. Je m’y sentais pourtant toujours autant chez moi, d’ailleurs quand j’ai vu que la porte d’une armoire de la cuisine menaçait de tomber, j’ai immédiatement arrangé ça, comme si je vivais encore ici. C’était un automatisme, une évidence, je devais réparer ça, c’était à moi de le faire. Oui et non. Car malgré tout, je n’étais plus chez moi, j’avais cédé ma part à Sarah parce qu’elle avait besoin de plus de place que moi pour installer son cabinet. Je n’avais pas voulu d’argent, tout simplement parce que c’était moi qui avait décidé de la séparation et que je ne voulais pas qu’elle paie pour ça, dans tous les sens du terme. Elle démarrait dans la vie, moi j’avais déjà un bon salaire depuis un moment, c’était pas mon genre d’être vénal.
C’est drôle mais quand je me suis rendu compte de ce que je venais de faire, j’étais un peu gêné. Sarah quant à elle me regardait avec l’air de dire « Mais qu’est-ce qu’il fabrique ? ». Forcément, c’était une attitude étrange, je ne pouvais pas lui en vouloir d’être étonnée. J’essayais donc de passer à autre chose après une vague excuse, lui demandant où on allait prendre ce fameux verre. La jeune femme me désigna le salon et après un hochement de tête, j’en prenais la direction.
Oh euh… Un jus de fruit ou de l’eau. Enfin ce que tu as ça ira très bien.
C’est marrant de se sentir aussi gauche. Pourtant je la connais mieux que personne, elle a été ma meilleure amie, mon double, pendant de nombreuses années avant de devenir la femme de ma vie. La complicité qu’on avait, je ne l’ai jamais vu entre personne d’autre. C’est juste que si elle ne se souvient pas de tout ça, moi oui, du coup je ne sais pas trop comment réagir, j’ai peur de tout ce que je peux lui dire, parce que je ne veux pas l’effrayer ou la brusquer, peur des gestes naturels que je peux avoir envers elle et qui peuvent la mettre mal à l’aise. Elle doit me trouver étrange comme type, mais ça ne l’a pas empêché de m’inviter à boire un verre, ni de s’asseoir à côté de moi dans le canapé pour le déguster.
C’est sûr, je ne m’y attendais pas. Mais ne t’en fais pas, je n’avais rien de prévu pour la journée. C’était une sacrée surprise… Mais au bout du compte même si j’aurais espéré que les circonstances soient meilleures pour toi, je suis vraiment heureux de te revoir.
C’est le moins que l’on puisse dire. Cette visite surprise était bouleversante, dans le bon sens du terme. L’avenir est rempli d’interrogations, mais je ne sais pas si la jeune femme aurait un jour remis en question son addiction à son métier. Elle ne parvenait plus à penser à autre chose, elle ne me parlait plus que de ça dans les rares moments où on pouvait discuter. Son métier était un amant indétrônable, elle donnait l’impression de n’être bien que quand elle l’exerçait. Je ne pouvais pas lutter contre ça. Mais aujourd’hui ? Que va-t-il découler de cette amnésie ? Si elle retrouve la mémoire, redeviendra-t-elle cette jeune femme obsédée par sa carrière ? Je ne sais même pas comment elle en est arrivée là, elle n’avait pas montré de signes avant coureurs, ça avait été crescendo au fil des années mais elle ne donnait pas l’impression d’être une fille carriériste au départ. J’ai pas compris… Et souvent je me suis dit que j’avais peut être commis une erreur quelque part.
Pour être honnête avec toi… Je ne sais pas trop comment me placer par rapport à tout ça. Nous deux c’est une histoire tellement forte… Toute ma vie en fait. Je n’en ai pas fait le deuil, mes sentiments pour toi sont toujours aussi forts et là… Là j’ai l’impression de retrouver la Sarah dont je suis tombé follement amoureux, celle qui avait le temps et l’envie de parler avec moi, dont le travail n’était pas la seule et unique priorité. Si je te dis ça, c’est parce que je risque de te sembler gauche et maladroit parfois alors ne m’en veux pas, c’est que je suis juste un peu largué. Mais je veux t’aider. Vraiment. Je veux ce qu’il y a de mieux pour toi.
Doucement je venais replacer une mèche de ses cheveux derrière son oreille.