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 Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )

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MessageSujet: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyMer 30 Avr - 19:45





Don't sugarcoat, just let them know
Keazy Emmet Fields & Camilla Björk
It ain't the gun. It's the man behind the trigger. Gets blood on his fingers and runs. It ain't the lie, it's the way that the truth is denied. But if there is one thing that I'm guilty of, it's loving and giving when you take too much. If somebody ask how we died, please look them straight in the eyes

Voilà deux jours que la jeune femme avait ouvert les yeux dans l'hôpital où elle travaillait, sauvée par un homme qui était totalement inconnu. Elle se posait un tas de questions. Pourquoi avait-il fait un acte aussi généreux sans rien attendre en retour. Camilla aurait pu tomber sur une mauvaise personne et se retrouver morte dans une ruelle sombre totalement nue. Ce n'était pas ce qu'il manquait dans ce monde, des hommes profiteurs. Combien de fois la belle blonde avait subis la lourdeur du sexe opposé quand elle avait bu ? Elle n'était jamais assez ivre pour donner ce qu'elle avait de plus précieux sauf ce fameux soir où la jeune Björk avait dépassé ses propres limites avec son amie la tequila. Elle avait honte de ce qu'elle était devenue, Camilla n'arrivait plus à trouver la force de se relever malgré la bonne mine qu'elle affichait pour ne pas montrer ses failles. Elle subissait sa vie en gardant un silence royale. La jeune femme était courageuse.

Fouillant dans l'annuaire pour trouver l'adresse de cet homme qui l'obsédait depuis deux jours, elle ne pouvait s'empêcher de sourire en coin en trouvant le sésame. La belle blonde s'empressait de recopier l'adresse sur un bout de papier avant de le glisser dans sa poche. Elle sortait de chez elle d'un pas décidé. Personne ne pouvait s'imaginer que la jeune femme avait passé sa matinée dans un état comateux après sa dose de morphine. Camilla portait une robe noire qui moulait son torse mais relâchait son emprise au niveau de ses hanches pour créer un volume le long de ses jambes pour finir sur ses genoux. Le bas était fluide et très bien découpé. Un long manteau rouge pour combattre le froid et des bottines noirs à talons, elle avait décidé d'être présentable malgré que l'homme avait déjà vu à quoi elle ressemblait après que l'alcool est fait son chemin dans sa gorge. Son maquillage était très classique, un trait de liner fin avec une touche de mascara. Ses sourcils étaient toujours parfaitement dessinés tandis que son fond de teint était très discret. Cela faisait presque un an qu'elle n'avait pas pris autant soin d'elle pour sortir. Cet homme représentait l'espoir pour elle, le genre de personnage inoffensif et plein de bonne attention. C'était une chose qu'elle n'avait pas revu depuis qu'elle avait quitté sa famille. La jeune femme arriva dans le cartier le plus pauvre de la ville, cherchant le numéro de son sauveur tandis que son estomac était pris d'une soudaine oppression. Elle ressentait sa peur, Camilla fut surprise. La jeune femme n'avait plus vraiment le temps d'apprécier les sensations que procuraient la vie. Elle se contentait de prendre une grande inspiration et continuait son chemin. La belle blonde ne devait pas se laisser déstabiliser par ses choses qui lui étaient devenue inconnue. Néanmoins, elle avait l'impression de revivre, de ressentir à nouveau des sentiments différents.

Cigarette aux coins de la bouche, elle n'était plus très loin du domicile de l'homme. Jetant un dernier coup d'oeil furtif à l'adresse pour être sûre de sa destination. Elle entamait les derniers pas vers le bâtiment avant de se stopper pour finir sa drogue douce. La belle blonde avait horreur de l'odeur de la cigarette mais elle ne pouvait pas s'en passer. Elle avait besoin de sa dose de morphine, d'alcool ou de cigarette si elle n'avait pas le choix. Camilla sentait la fumée entrer entre ses lèvres, réchauffant chaque parcelle de sa gorge pour finir sa course dans ses poumons. Elle écrasait le mégot sous son talon. La jeune Björk prenait une grande inspiration avant de pousser la porte de l'immeuble avec le peu de force qu'elle avait. Elle n'était pas très épaisse et sa maladie la rendait encore plus faible. La belle blonde montait les escaliers lentement pour ne pas trop s'essouffler, elle ne voulait pas qu'il l'entende arriver. Elle ne savait pas si elle avait le courage de frapper à cette porte pour découvrir l'homme qui avait pris soin d'elle. Camilla avait tellement de questions à lui poser mais elle n'aimait pas entrer dans la vie des personnes sans y être invitée, c'est pourtant ce qu'elle s'apprêtait à faire. La belle blonde arrivait devant la porte. Avec sa main droite, elle se recoiffait un peu pour ne pas paraître trop brouillon. Son estomac se resserrait rien qu'à l'idée de poser ses phalanges sur cette porte. Il l'avait passé un million de fois, c'était l'entrée de sa vie privée et de son petit cocon. La jeune Björk se mit face à cette dernière mais fit un pas en arrière quelque seconde plus tard.Elle pouvait entendre ses genoux s'entre-choquer. La peur s'était emparée d'elle, la jeune femme devait passer cette émotion pour mettre un visage sur le nom de l'homme qui hantait ses pensées depuis cette fameuse soirée. Camilla serrait les points et redressait ses épaules pour asséner deux coups sur la porte. Voilà, elle venait de faire son choix. La jeune femme allait faire face à un homme dont elle ne connaissait rien à par le nom et l'adresse. Elle attendit quelques secondes avant de se manifester à nouveau. Oui, la belle blonde était impatiente.

« S'il vous plait, je voudrais voir un certain Keazy Emmet Fields. C'est très important. »

Camilla tremblait, elle ne savait pas si ce dernier allait ouvrir ou ignorer les appels d'une jeune inconnue qui venait s'introduire dans sa vie privée. Dans un sens, la jeune femme comprenait que l'homme veuille mettre des distances entre eux. Il devait sans doute croire que la jeune Björk était une alcoolique, une fille facile qui se noyait dans l'alcool pour des raisons futiles. C'était sans doute le jugement de beaucoup de personnes mais Camilla ne prenait pas la peine d'être touché par ses pensées.


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MessageSujet: Re: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyMer 30 Avr - 22:52

Don't sugarcoat, just let them know


Les crissements de son crayon se faisaient entendre depuis quelques heures, tentant simplement de reprendre le contrôle sur le prémisse d'inspiration qu'il avait pu avoir pendant quelques minutes. Bruissement de papier. Un autre cadavre de feuille qui venait se percuter contre le mur de son appartement. L'inefficacité était présente depuis des années, reflet de son âme en lambeaux et de son mal être. Le manque se faisait ressentir depuis trop longtemps, laissant cette esquisse d'inspiration flotter dans l'air comme un souvenir qu'il était le seul à connaître. La fumée s'enfilait dans le fond de sa gorge, se frayant un chemin jusqu'à ses poumons pour y laisser son poison dont il était dépendant. Ce goût dont il ne pouvait plus se passer. La bouteille de whisky à la main, il était sur le point de ployer aux sonneries de son portable qui ne cessait de résonner en écho entre les murs vide de cet endroit qui lui servait d'appartement depuis quelques semaines. Les harcèlements de son agent étaient complètement inutiles. Lui qui n'avait pas l'habitude de s'éterniser, il ne trouvait pas le courage de partir à la recherche d'une source d'inspiration, d'un événement à même de le faire retomber dans cette passion qui ne semblait plus l'animer. Il soupira, laissant son croyant s'échouer contre le sol crasseux de cet endroit qu'il n'aurait voulu montrer à qui que ce soit. Il pensait que se perdre dans les vices des villes qu'il visitait pourrait lui amener une sensation quelconque, une sensation l'animant le temps d'un instant, le temps de laisser les mots glisser contre le papier pour finir en roman à même d'être publié. En posant le regarde sur elle, douce ange qui semblait percer les ténèbres d'une nuit bien morne, il avait retrouvé les prémisses de quelques phrases bien ficelés. Moment bien illusoire qui n'avait durée que quelques secondes. Phrases ancrés sur des papiers trop vierges. Phrase qu'il ne faisait que répéter pour se terminer en carcasses de feuilles. Ce visage gravé au fer chaud dans le fond de ses iris, apte à le décrire comme s'il le connaissait depuis des années. Il était incapable de s'en défaire, pris au piège dans ce moment d'inspiration qui ne durait pas. Elle le hantait, s'immisçant de temps à autres dans des songes qu'il se permettait d'observer. La demoiselle se mêlait aux songes qui avaient tout de douloureux, des souvenirs qui l'écorchaient à vif à chaque instant. Des souvenirs trop réels, comme s'il pouvait encore ressentir la chaleur de son sang contre ses mains. Celui de sa femme. Il soupira, venant prendre la bouteille qui trônait contre le sol afin de la vider de son contenue pour amplifier son état pitoyable. Keazy n'avait rien d'un sauveur, ni rien de celui qu'on avait envie de rencontrer. Loin de se douter qu'il pouvait hanter son esprit comme il hantait le sien, il se laissait perdre dans les quelques souvenirs écourtés qu'il avait de cette soirée. Elle lui manquait, elle et ce sourire qui rendait sa vie un peu mieux. Elle et cette avenir qu'il était en train de ce construire à deux. Le vide de son appartement ne faisait que s’accroître alors que la journée avançait, lui prouvant que plus rien n'avait d'importance. Il s'en voulait de donner se spectacle à sa douce qui devait l'observer d'un autre monde, se questionnant sur cette vie vide qu'était celle de son mari. Le silence était prenant, comme ce manque de mots qui était en train de le rendre fou. Une autre gorgée s'écoula dans le fond de sa gorge avant qu'un son ne le fasse sortir de cette auto dérision dans laquelle il se perdait trop souvent.

Il resta immobile, laissant l'idée que quelqu'un s'était simplement trompé de porte, d'endroit, prendre le dessus sur sa curiosité mal placée. L'amitié n'était pas quelque chose dont il s'entichait au fil de ses visites. Se contentant simplement d'être une âme vagabonde, errant dans les ruelles malfamées pour trouver la moindre source à même de l'inspirer. C'est quand son nom prononcé entre des lèvres féminines fut entendu qu'il se crispa de surprise. Keazy ne prenait pas la peine de souffler son nom ou de se présenter à qui que ce soit alors l'identité de cette personne lui était totalement inconnu ou presque qu'inconnu. Les traits de cette douce créature se dessinèrent dans son esprit se demandant comment elle avait pu remonter jusqu'à lui. Était-ce elle? La demoiselle qui lui avait fait don de quelque moment d'inspiration? Il se leva, avançant avec peine vers la porte de cette demeure passagère. L'écrivain n'avait pas réellement envie que qui que ce soit le voit dans cet état. Cet état lamentable qui était le sien depuis trop longtemps. Encore moins cette nouvelle muse. Cette muse d'une nuit. Cette muse dont il avait été le sauveur d'une soirée. Il s'arrêta devant la porte, prenant son temps dans cette contemplation qu'il faisait des formes diverses qui se dessinait sur le bois, repoussant le moment d'ouvrir la porte. Ses cheveux mi-long étaient en bataille, ses vêtements n'avaient rien d'élégants, d'une simplicité ennuyante. Il posa sa main contre la poignée, l'ayant suffisamment fait attendre, pour laissant cette image pitoyable se dessiner sous les yeux de la malade. Il n'avait rien d'un sauveur. Il n'avait rien du tout.

Elle se dessina sous ses yeux, renouvelant cette image qu'il avait d'elle. Ses traits fins. Ses cheveux soyeux qui tombaient doucement contre les courbes fines de ses épaules. Déjà, elle était marquée dans son esprit tellement bien qu'il aurait pu dessiner ses traits sur papiers, seulement s'il avait été doué dans cette branche. Il ferma légèrement la porte derrière lui, cachant à sa vue le bordel de sa vie, le manque d'une autre présence que l'amertume dans sa vie. Il l'observa silencieusement, religieusement et fit mine de ne pas la connaître, peut-être était-ce mieux pour elle de ne pas s'immiscer dans sa vie. Le compositeur n'avait rien de bon à donner. « Qu'est-ce que je peux faire pour vous?» Il avait sûrement le double de son âge et même plus. Il ne voyait pas pourquoi elle se dressait devant lui, lui qui s'était éclipsé avant qu'elle ne reprenne conscience pour lui retirer la moindre déception sur son sauveur. Il ne savait rien d'elle. Elle ne savait rien de lui. L'américain n'avait pas la moindre idée du comportement qu'il devait adopter face à cette situation. S'il avait l'air froid? Ce n'était pas le cas. Les contacts humains ne faisaient plus partie de sa vie depuis bien longtemps.
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MessageSujet: Re: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyJeu 1 Mai - 9:33





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It ain't the gun. It's the man behind the trigger. Gets blood on his fingers and runs. It ain't the lie, it's the way that the truth is denied. But if there is one thing that I'm guilty of, it's loving and giving when you take too much. If somebody ask how we died, please look them straight in the eyes

Des réponses, voilà tout ce que Camilla voulait de cet homme tandis qu'elle restait plantée devant cette porte qui la séparait de ce qu'il avait de plus secret, sa vie privée. La jeune femme était terrifiée. La peur qu'il ne daigne pas se montrer, que cet inconnu refuse d'expliquer ses raisons. LA belle blonde était remplie d'incertitude qui venait accentuer son manque de morphine. Elle le sentait, cela la dévorait tandis que la jeune Björk essayait de faire bonne figure. Elle était accro, il n'y avait plus de doute possible. Camilla pouvait entendre des pas dans l'appartement, elle savait à présent qu'il y avait une présence. Une angoisse venait gagner l'esprit de la jeune femme, elle n'avait pas regardé si ce dernier habitait seul. Peut-être était-il accompagné dans la vie, peut-être qu'elle allait devoir justifier à sa femme l'intention de sa présence. Camilla n'avait pas vraiment réfléchis en venant à la rencontre de l'âme charitable qui l'avait sauvé. Elle ne se rendait compte que maintenant, la jeune Björk était prise de tremblement et sentait les palpitations parcourir tout son corps si fragile. Elle n'avait plus le courage d'attendre. La belle blonde s'apprêtait à faire demi-tour pour s'enfuir en pleurnichant sous la douche mais elle entendait le grincement de la poignée de porte.

Son coeur s'emballait, on pouvait facilement déceler son angoisse sur son délicat visage tandis que la porte s'entrouvrait pour partir à la découverte de son obsession. C'était un homme, Camilla fut soulagée quelque instant tandis qu'elle essayait de garder une certaine assurance pendant que ce dernier l'observer en passant le seuil de son cocon pour refermer derrière lui. La jeune femme était déstabilisée, elle n'imaginait pas un tel personnage mais n'en était pas décue. Elle avala sa salive, le dévisagent discrètement pour apprécier chaque trait de son visage. Nez fin et parfaitement dessiné, lèvres qui ne demandent qu'à se perdre dans les vôtres et yeux profond, transparents à toutes émotions. Ses cheveux en batailles, mi-long, ne venaient qu'accentuer cet aspect négligé mais néanmoins séduisant. L'homme devait avoir la quarantaine mais n'avait pas l'allure d'un père de famille. Il avait l'allure d'un artiste déchu ou encore d'un ancien alcoolique qui luttait contre sa soif. Ses vêtements étaient assez simples, il ne s'attendait pas à avoir de la visite. Camilla se décontractait quelque peu, cet inconnu avait l'air aussi perdu qu'elle. Il l'observait silencieusement, cherchant surement ce qu'une jeune femme venait frapper à sa porte. L'homme n'avait pas l'air de la reconnaître, c'est ce que la belle blonde redoutait le plus. Le doute qu'il ne se souvienne pas de la belle blonde fut confirmé quand il rompait le silence. « Qu'est-ce que je peux faire pour vous?» C'etait une blague ? L'homme avait l'air froid et la distance qu'il mettait entre son interlocutrice et lui venait marquer son manque de sociabilité. Camilla sentait les larmes montaient mais elle serrait les poings pour ne pas craquer face à lui. Elle ne devait pas montrer que cette simple phrase venait de réduire tous ses espoirs à néant. Il n'y avait pas de bonne personne si même les hommes avenants n'était que des imbéciles dont on devait sans cesse briser la carapace.

S'aventurer dans une conversation qui n'avait plus vraiment d'importance ? Voilà ce qui traversait l'esprit de la gamine. La déception brouillait le courage dont elle avait fait preuve jusque là. Elle venait à faire un pas en avant pour s'adresser à Keazy, sa voix enfantine faisait perdre un peu de poids à ses mots. La belle blonde manquait cruellement d'assurance mais sa grâce et son innocence suffisait à attendrir n'importe quel humain doté d'un coeur.

« Je suis désolé de vous déranger. Je vous cherchais en fait. Comment vous pouvez prendre soin de moi en me sortant de ce bar miteux et m’amener dans un hôpital sans vous souvenir de moi ? Êtes-vous insensible ? Je voulais seulement savoir pourquoi. Pourquoi avoir fait cela sans rien demander en retour. »

Les mots étaient posés, tout avait été dit de façon très naturelle. Une certaine souffrance se dégageait du discourt enfantin de la belle blonde. Elle était torturée par ses différentes interrogations qui venaient lui pourrir l'existence depuis l’événement. Camilla avait plongé son regard dans celui de son interlocuteur, le forçant à répondre pour abréger ses souffrances. Elle se doutait qu'il allait surement contourner le sujet mais la gamine ne lâcherait rien, elle avait besoin de savoir. Le silence semblait durer une éternité, la jeune femme était au bord de l'implosion. L'énervement, elle ne l'avait ressentit que lors d'un manque intense de morphine. Pourquoi Keazy provoquait-il tout cela chez elle. Il était totalement inconnu et n'avait aucune emprise sur cette pauvre fille qui semblait perdue dans le monde qu'elle s'était construit.



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MessageSujet: Re: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyJeu 1 Mai - 11:44

Don't sugarcoat, just let them know


Insensible. Mort. C'est ce qu'il était depuis des années. Pris au piège dans un vide qu'il était incapable de combler, de remplir. Elle était là, devant lui et encore il se refusait à faire entrer qui que ce soit dans sa vie. Une peur ancrée en lui, un mal dont il était capable de se débarrasser. L'écrivain n'avait rien à offrir, à donner et il se demandait ce qu'elle pouvait bien faire sur le pas de sa porte. Elle était tremblante, cette voix qu'il avait pu imaginer sans réellement entendre, d'une assurance qu'elle tentait d'y mettre. Le temps avait donné un sens de l'observation particulièrement aiguisé à Keazy. L'observation faisait partie de son quotidien, impossible de manquer le mouvement des traits sur son visage, ses yeux s'assombrir alors qu'il tentait simplement de garder leur relation à inexistante. Gravé dans son esprit, il n'avait pas oublié cette étrange nuit où il avait croisé son chemin. Ses traits étaient imprégnés dans sa mémoire, ayant passé des heures dans une observation muette alors que son esprit vagabondait dans des terrains inconnus.  Insensible n'était pas le meilleur mot à mettre sur sa personne. Mort était plus adapté. Le manque le rongeait depuis trop longtemps, rendant à néant le moindre sentiment qui pouvait subsister en lui. Les images de son passé n'avaient cesse de le hanter, peu importe le moment de la journée ou de la soirée. Ses songes. Ses rêves. Son sommeil. Condamné à revivre des moments troublants, angoissants, prisonnier de cette vie dont il aurait préféré être privé. Sans elle, il n'y avait plus de sens, plus d'intérêt.

La muse de ce moment de regain, de ce moment d'espoir qui s'était évaporé peu de temps après, était là devant lui. Lui. Il se contentait de se parer d'une fausse assurance, de teinter sa voix de cette fausseté dont il avait appris à jouer avec le temps. Le théâtre n'était pas son fort, ni le mensonge. Apposer des limites entre lui et ce monde dont il se détachait depuis trop longtemps était un talent qu'il avait développé avec le temps. Qu'est-ce qu'elle faisait là? Qu'est-ce qu'elle pouvait penser obtenir en venant faire acte de présence sur le pas de sa porte? Des questions qui ne cessaient de tourner dans le fond de son esprit. Lui, pauvre écrivain damné, musicien accablé, déboussolé. Impossible de parvenir à détacher ses yeux d'elle, elle qu'il semblait troubler par le comportement de son sauveur. Ce n'est pas la scène qu'elle avait espérée, surement comme l'homme qu'elle avait devant lui. Cela avait tout de décevant, de désappointant. « Pourquoi diable vous aurais-je laissé dans le milieu de ce bar? Ce n'est pas le genre d'endroit où il est conseillé de perdre conscience.» Le faux manque de souvenir avait rapidement été comblé. C'est le genre d'évènement dont on se souvient. Venir en aide à une femme perdue, à ce visage aux traits délicats. Il ne s'avançait pas vers elle, laissant la porte close sur sa vie qu'était la sienne, sur ce qu'il voulait cacher au reste du monde, sur les secrets dont il n'avait pas envie de faire part. Des années. Des années qu'il vivait de la sorte. Une soirée n'allait pas changer le cours des choses, le cours de cette misérable vie à laquelle il était en train de s'adonner.

Les contacts humains lui semblaient étranges, justifier ses actions l'était encore plus. C'était simplement dans l'ordre normal des choses d'agir comme il l'avait fait. Assumer les conséquences de son réveil dans un autre endroit que l'hôpital aurait été horrible ou peut-être n'aurait-elle pas eu la chance d'ouvrir les yeux à nouveau. La débauche trônait en maître dans le coin de cette ville, dans ces bars où les mâles ne manquaient pas d'utiliser la force pour arriver à des fins bien grivoises. Le passage entre ses cuisses aurait été un chemin bien trop facile à atteindre. Autant la tuer. Autant jouer avec sa vie. La laisser contre le sol aurait été un remords sur sa conscience, un acte de meurtre, un crime muet et indirect. Un soupir s'extirpa de sa bouche. Ses iris sombres se posèrent directement dans la sienne. « Il y a de meilleurs endroits où passer son temps, autre part que dans les quartiers malfamés de la ville.» Sa voix se perdit dans un court silence avant de reprendre. « Suis-je dans l'obligation de vous fournir une réponse alors qu'il n'y en a pas?» Il l'avait fait. Il l'avait fait parce qu'elle avait capté son attention, parce qu'elle parjurait dans ce tableau morne, dans cet endroit où il n'y avait que la débauche. « Qu'espérer vous trouver en venant me voir?» Les questions qu'elle lui avait posées n'étaient plus de mise. L'envie de répondre n'était pas présente ou il disait simplement la vérité. Assister à sa perte ne lui plaisait pas. L'être humain était vicieux, à même de prioriser son bien-être, à même de briser la moindre parcelle d'une âme, de détruire et de condamner. Douce perle qu'elle semblait être, rongée par des démons qu'il n'arrivait pas à comprendre. Condamnée à sa façon. Ce regard qui voulait en dire long. L'écrivain voyait ce mal. Ce vide en elle. Cette souffrance qu'il connaissait si bien. Ce regard. Ce filtre. Ce quelque chose qu'il savait lui aussi. Ce quelque chose qui le hantait. Jeune. Trop jeune pour vivre ce genre de tourment, pour se perdre dans des affres aussi complexes. Une parcelle de lui avait envie de savoir, comme l'autre avait envie de se perdre dans des théories qu'il poserait sur papier, créant une héroïne de conte. Une héroïne au visage d'âme, mais au regard vide.
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MessageSujet: Re: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyJeu 1 Mai - 20:19





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It ain't the gun. It's the man behind the trigger. Gets blood on his fingers and runs. It ain't the lie, it's the way that the truth is denied. But if there is one thing that I'm guilty of, it's loving and giving when you take too much. If somebody ask how we died, please look them straight in the eyes

Il n'y avait pas d'endroit plus torturé que les pensées volatiles de la jeune femme. Elle n'était qu'une enfant solitaire, vagabondant dans cette vie qui ne lui offrait plus rien de jouissif. Un couloir, un recoin, c'est tout ce qu'elle voyait de la vie de cet homme visiblement confus d'une telle démarche. Camilla était affecté par cette distance qu'il tenait à instaurer entre eux. Keazy semblait être un personnage complexe et désabusé, rien de bien nouveau pour la belle blonde qui connaissait cette façon de vivre. Elle n'était pas plus glorieuse, son existence se résumait souvent par un gâchis constant de ses talents et qualités. L'estime de soi, une idée que la gamine avait condamné dans son esprit. La jeune femme n'avait aucune envie d'étaler à tous son manque de jugement vis-à-vis de sa propre personne. Elle se contentait de rester face à lui, attendant qu'il daigne répondre avec le peu de motivation que l'homme semblait dégager.

Pourquoi fallait-il qu'elle soit aussi curieuse face à Keazy ? Camilla n'avait rien à perdre et ne prendrait pas la fuite sans en savoir d'avantage quitte à paraître envahissante. Les cernes qui s'affichaient sous ses yeux démontraient l'acharnement presque constant de cette gamine. L'espoir, c'était ce que représentait cette rencontre. Qui était assez fou pour voir filer une opportunité d'aussi grande ampleur ? L'homme se décidait enfin à répondre, laissant son interlocutrice sur sa faim. « Pourquoi diable vous aurais-je laissé dans le milieu de ce bar? Ce n'est pas le genre d'endroit où il est conseillé de perdre conscience.» Parce qu'elle n'en valait pas la peine ou car la gamine était très bien consciente des dangers qu'elle effleurait du bout des doigts. Camilla grimaçait discrètement, cette réponse était tout sauf ce qu'elle voulait entendre. Cela n'expliquait rien. La gamine sentait la colère s'installer définitivement dans son esprit fragile et perturbé. Keazy lui rappelait quelqu'un. Ce mystère, les réponses vagues et glaciales, cette nonchalance constante, elle se voyait comme un reflet dont on avait simplement modifié l'histoire et les manies bien trop personnel. S'en était déconcertant. « Il y a de meilleurs endroits où passer son temps, autre part que dans les quartiers malfamés de la ville.» Leurs regards plongés l'un dans l'autre, essayant de cacher ses émotions pour chacun d'eux. Keazy marquait un court moment de flottement, laissant un instant d'incertitude quand à ses prochains dires. « Suis-je dans l'obligation de vous fournir une réponse alors qu'il n'y en a pas?» . Un soupire d'agacement appartenant à la belle blonde venait mettre fin à cette phrase. Keazy n'avait rien de courtois ou d'agréable, il restait indiffèrent et blasé. La jeune femme savait qu'il avait été animé par quelque chose pour venir la secourir. La naïveté ne faisait pas partie de ses défauts, Björk n'était pas le gendre de femme niaise aux discours pesants et monotones. La belle blonde croisait les bras, elle n'avait pas eu le temps de répondre que l'homme venait à en rajouter une couche. « Qu'espérez vous trouver en venant me voir?» Lui. Elle voulait découvrir et intégrer chaque trait de son visage, de sa personnalité et de son âme à sa propre vie. Camilla se devait de rencontrer la seule personne sur cette foutue planète à avoir encore cet instinct de bienveillance, de protection. Pourquoi chercher plus loin ?

En rester là ? Il en était hors de question. La gamine en voulait plus. Elle ne savait pas trop où tout cela allait mener mais Camilla ne se laisserait pas chasser par l'artiste avant d'avoir certaines réponses. S'il fallait le pousser dans certain retranchement, elle était prête à sonder ses mystères pour dénicher une vérité. Celle de leur histoire, ce secret qu'il tentait tant bien que mal de ne pas divulguer. Peut-être qu'il se mentait à lui même. Björk croisait les bras sur sa poitrine tandis qu'elle neutralisait toutes émotions qui s'affichaient sur son regard. Seul le fond de ses pupilles pouvaient trahir le néant évident de sa vie. Son regard toujours aimantait par celui de Keazy.

« Je n'espère jamais rien Monsieur Fields. Et vous ? Vous pensiez que j'allais reprendre une vie normale sans venir sonner à votre porte ? J'ai un certain respect pour vous, pour cet acte. Vous n'avez aucune obligation envers moi mais je pense être en droit de savoir ce qu'un homme bon et envahis de bienveillance voulait en retour. »

Vagabondez dans une vie bénigne n'était pas dans les habitudes de la jeune femme de toute façon. Elle était bornée, il fallait que Keazy s'ouvre à elle. Camilla le savait très bien, ce n'était qu'un inconnu qui avait fait son devoir de citoyen mais il l'avait bien trop hanté durant ses deux jours. Ses interrogations, ses nuits blanches et son envie dévorante de rencontrer son sauveur avait fait grandir une forme d'admiration en elle. La belle blonde se nourrissait d'espoir et de curiosité depuis cette soirée qui aurait pu tourner à la catastrophe sans l'intervention de Keazy. Elle décroisait ses bras pour sortir un objet de sa poche. Une boussole ornait d'une feuille d'or scintillait dans ses mains. Camilla l'avait déniché dans une brocante avant d'apprendre qu'elle était malade. C'était un objet de valeur, ayant eu bien plus qu'une vie. La jeune femme prit la main de l'homme sans lui demander la permission, une intrusion de plus dans sa vie privé mais Camilla n'avait pas vraiment le choix. Le présent trouvait son chemin en passant d'une délicate main d'enfant à celle d'un homme qui avait déjà été dévasté par les épreuves dures et délicates que la vie offrait. Björk refermait la main de Keazy avant de retirer la sienne pour limiter cet échange. S'introduire dans la vie et l'espace vital des personnes n'étaient pas dans ses habitudes, elle avait horreur de ça. Elle fit un sourire en coin, sachant que l'homme allait boycotter ce cadeau.

« Je voulais surtout vous remercier. Je vois doit beaucoup. Vous n'avez pas le droit de refuser ce que j'ai à vous offrir. »

Se mordant délicatement la lèvre inférieure par gêne, Camilla attendait la réaction du quadragénaire. Il était aussi imprévisible qu'elle, ce qui rendait la tâche encore plus difficile.


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MessageSujet: Re: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyVen 2 Mai - 1:42

Don't sugarcoat, just let them know


Avec le temps il avait perdu l'usage de la parole ou d'une courtoisie quelconque. Les mots ne fusaient plus aussi rapidement entre ses lèvres ou ne pointait plus doucereusement dans on esprit pour se terminer sur le papier. Il n'était qu'un reste de quelques espoirs qui avaient pu subsisté, qu'un résidu quelconque qui s'acharnait à mener sa vie. Cette vie qui ne lui plaisir plus réellement. Elle. Douce petite chose qui tentait de s'introduire dans sa vie, qui tentait de le faire réagir d'une façon qui ne le rendait que plus nerveux. Tirer une vérité de cet homme n'avait rien d'aisé. Depuis des années qu'il vivait en solitaire, tentant de survivre à cette vie sans elle, à cette solitude qui était présente sans arrêt. La demoiselle avait été un moment, un souffle qui lui était revenu pendant quelque instant, de l'air pur qu'il n'avait pas ressenti depuis trop longtemps. Il n'allait pas avouer. Il n'allait pas parler. Pas comme ça. Pas maintenant. Elle était là. Elle était là et son impuissance le rendait trop indécis, trop imprévisible. Keazy ne pouvait lui apporter rien de bon. Sa vie était vide de sens. Simple fantôme se mouvant d'endroit. Simple poète à la recherche de prose. Simple compositeur aspirant à écrire une mélodie digne de ce nom. Rien ne lui venait. Rien ne lui venait sauf cette souffrance qui lui coupait le souffle depuis trop longtemps. Rien ne lui venait autre que ce visage d'ange, que des cheveux d'une douceur qui lui semblait inconnue. Un vestige. Une douce brise parmi cet enfer qui ne cessait de s'accroitre.

Une réponse plus tangible aurait pu filer entre ses lèvres. Quelques mots plus doucereux, mais il n'y avait que le froid qui s'extirpait de son être. La demoiselle n'avait rien à aspirer de cet écrivain sans but, sans muse. Faire entrer quelqu'un dans sa vie n'était pas une option envisageable. Cette vie qui n'avait rien d'inspirant. Cette vie qui n'en était pas réellement une. Perdu dans les affres d'une souffrance dont il était simplement incapable de se défaire. Il se mourrait de sa femme. De la chaleur de sa peau. De ce satin dont il était devenu dépendant avec le temps. Maintenant, il se contentait d'un vide, qui lui était impossible de combler. Camilla avait ce quelque chose. Cette douceur. Cette aura qui se dégageait d'elle. La blonde se glissait insidieusement dans son esprit, sans qu'il ne puisse y faire quoi que ce soit. Elle s'était perdu dans des proses, dans des vies qu'il avait pu lui imaginer et quand elle se trouvait devant lui, il ne pouvait que se cambrer dans cette froideur qui lui était routinière. Ses yeux ne se détachaient pas des traits de la demoiselle. Courbe d'une douceur inimaginable. Des traits qui étaient gravés dans le fond de son esprit. Les bonnes manières. Il ne les connaissait plus. C'est pour cette raison qu'elle se trouvait sur le pas de la porte depuis son apparition. Une raison. Une raison parmi tant d'autres. L'idée qu'elle puisse prendre entre ses doigts fins une des feuilles qu'il avait lancées sur le mur un moment plus tôt. Cette idée qui ne lui plaisait pas. Elle hantait son esprit. Elle était sa muse d'une soirée. Elle lui inspirait des secondes de poésies. D'histoire.

Son action, il l'avait posé sans rien demander en retour. Il ne voulait pas de merci et il ne voulait pas la moindre reconnaissance. Elle était là. Là à se demander, surement, ce qu'elle pouvait faire là. Une intruse. Une jeune femme qui tentait d'en savoir un peu plus, qui se laissait emporter par une malsaine curiosité. Il la quitta du regard un moment, laissant ses iris foncés parcourir le plafond, observant les tâches qui avaient pu s'y former avec le temps, avant de revenir à elle. « Je ne voulais rien, autre que vous ne finissiez pas en morceaux dans le fond d'une ruelle ou d'une poubelle.» Il n'y avait pas de réelle raison, rien qui avait réellement poussé Keazy à agir de cette façon. Laisser cet ange, cette pâleur, cette douceur, contre le plancher d'un bar miteux n'était pas une option qui lui plaisait. Il n'avait pu faire autrement. L'écrivain n'avait pu s'empêcher de la prendre dans ses bras, de ressentir la douceur de sa peau contre son torse qui ne connaissait plus le plaisir de la chair. De sentir ce frisson étrange le prendre. De sentir cette odeur sucrée qui s'émanait de sa peau. Le compositeur n'avait rien pu faire. Rien faire pour qu'elle s'efface de son esprit, se mélangeant aux souvenirs douloureux qui le hantaient.

Il baissa les yeux, observant les doigts de la jeune femme passer contre sa main. Sensation qu'il n'avait pas ressentie depuis des années. Étrange contact qui était en train de se produire à ce moment même. Cette chaleur. Cette douceur qui s'émanait de chacun des gestes de la demoiselle. Elle le troublait. Elle le troublait malgré cette foutue indifférence qui ne semblait pas le quitter. Son regard était fixé sur ce qu'elle venait de poser dans sa main. Qu'est-ce qu'elle voulait? Pourquoi est-ce qu'il fallait qu'elle lui offre un présent. Les réactions ne pointaient plus sur son visage. Il était mort depuis longtemps. Mort et craintif. Il ouvrit ses doigts pour observer ce qu'elle venait de poser dans le creux de sa main. Il était partagé. Partagé entre le fait d'avoir envie de la laisser entrer ou cette envie de la chasser simplement. Il soupira doucement avant de poser son regard dans celui de la blonde. « Je vais vous laisser entrer Camilla, parce que je me souviens de vous parfaitement. De chacun de vos traits. Vous devez me promettre de ne jeter aucun regard sur les cadavres de feuilles qui traînent sur mon plancher.» Il avait envie qu'elle reste. Qu'elle reste, mais sans savoir ce qu'il était. Sans savoir qu'elle le hantait. Un coup de pied contre la porte pour qu'elle s'ouvre sur le vide de sa vie, sur l'absence de femme ou de contact humain depuis bien longtemps. Elle ne pouvait pas encore entrer. Pas avant de lui promettre.
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MessageSujet: Re: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyVen 2 Mai - 16:56





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Keazy Emmet Fields & Camilla Björk
It ain't the gun. It's the man behind the trigger. Gets blood on his fingers and runs. It ain't the lie, it's the way that the truth is denied. But if there is one thing that I'm guilty of, it's loving and giving when you take too much. If somebody ask how we died, please look them straight in the eyes

Belle blonde, regard innocent et air enfantin. Un descriptif qui collait à la peau de la jeune femme depuis sa naissance. Sa gentillesse pouvait se sentir à chacun de ses mots, elle dégageait un souffle enivrant à chaque geste. Transparente, la gamine trompait souvent les personnes qui l'entouraient sur ses blessures mais s'ils avaient le malheurs de sonder son âme ou de décrypter l'once d'émotion qui s'installait dans ses yeux pétillants de mensonges ils y découvriraient tous les dommages que la maladie et la solitude avaient creusé en elle. Camilla ne savait pas vraiment ce qu'elle était venue chercher en frappant à la porte de cet écrivain totalement inanimé par la vie. Pourquoi devait-elle toujours rechercher une logique aux actes ? C'était une chose qui rendait son existence bien plus ordonné. La belle blonde aimait que tous soit carré et simple, l'abstrait et les complications l'entraînaient un peu plus dans cette descente aux enfers qui était déjà bien trop présente dans sa misérable vie.

Manquant furieusement de charisme, la jeune femme se tenait toujours face à cet homme qui restait totalement hermétique à ses nombreuses approches. Pourquoi ne voulait-il pas laisser Camilla l'aider à son tour ? Certes, sa situation actuelle n'était pas un cadeau mais si la gamine pouvait lui rendre un infime service, elle n'hésiterait pas. Elle attendait des réponses, ce n'était pas trop demandé. Keazy détachait son regard froid et vide de sens de la jeune femme, observant le plafond en laissant Camilla pleine de doutes. Une réaction, c'est tout ce qu'elle demandait quand l'écrivain rejoignait à nouveau ses yeux enfantins. La gamine gardait son calme, attendant les réponses qu'elle mendiait depuis le début de cet échange de politesse qui n'en finissait pas. Il devait ouvrir ses blessures, ses doutes et ses amertumes pour satisfaire la curiosité de la belle blonde. Elle s'intéressait à cet homme pour de multiples raisons qu'il ne pouvait encore imaginer. Seule dans cette ville, la jeune femme n'avait que l'hôpital pour les relations humaines. Il l'intriguait, une fascination qui en était devenue malsaine au point de s'introduire dans sa vie sans y avoir la permission. Depuis que Camilla l'avait vu passer cette porte, ce phénomène s'était amplifié malgré elle. Distant, froid, imperturbable et neutre devant le spectacle de cette vie qu'il avait sauvé, un cocktail d'une personnalité qui ne laissait pas la gamine indifférente. Leurs regards entremêlaient, Keazy reprenait la parole pour appuyer ses dires qu'il ne cessait de répéter comme une leçon d'école. « Je ne voulais rien, autre que vous ne finissiez pas en morceaux dans le fond d'une ruelle ou d'une poubelle.» Elle ne s'attendait plus à une réponse satisfaisante et l'écoutait avec peu d'attention, Camilla comprenait qu'il serait difficile d'en tirer autre chose. L'homme était borné, laissant ce faussé entre eux. Deux inconnus qui ont partagé une soirée forte en émotions, se laissant peu à peu sombrer dans la confusion et l'indifférence. Björk croisait les bras au-dessus de sa poitrine, haussant un sourcil instinctivement. « J'ai bien compris cette partie de votre discours. Dans le cas ou ceci est une vérité, pourquoi ne pas être resté avec moi à l'hôpital ? » Camilla s'était réveillée seule, l'homme laissant une centaine d'interrogation sur son identité et ses raisons d'agir ainsi. « Me sauver pour m'abandonner à nouveau, c'est quand même quelque chose que je n'arrive pas à saisir monsieur Fields. » La belle blonde n'en avait visiblement pas fini avec cette soirée. La honte qu'elle ressentait, l'état dont elle avait fait preuve, tout remontait petit à petit sans qu'elle se souvienne de son sauveur.

Après voir glissée la boussole dans sa main, le malaise avait prit une grande place dans son esprit. Björk s'en voulait déjà, elle n'avait aucune raison de lui imposer ce contact. Il allait surement lui claquer la porte au nez. Camilla se préparait au pire et mettrait surement fin à cette rencontre pour clôturer ce chapitre qui l'enfonçait un peu plus dans son incompréhension de l'homme. Le soupire de l'écrivain ne venait que renforçait cette impression de rejet. Il ne voulait pas d'elle, même pour dix minutes. Même pour un remerciement. Keazy faisait le choix de l'extraire de son univers avant même qu'elle y découvre ses pires démons. La belle blonde s'apprêtait à faire demi-tour, abandonnant tout l'espoir qu'elle avait battis dans cet échange de politesse tandis que l'homme plongeait son regard obscure dans le sien pour finalement changer le court de cette rencontre. « Je vous laisse entrer Camilla, parce que je me souviens de vous parfaitement. De chacun de vos traits. Vous devez me promettre de ne jeter aucun regard sur les cadavres de feuilles qui traînent sur mon plancher.» La surprise pouvait se lire sur le visage de la jeune femme. Rien ne préméditait l'invitation que l'écrivain venait de prononcer avant de pousser sa porte à l'aide de son pied. Björk se pinçait les lèvres avant de se racler la gorge pour répondre avec un calme et une distance qu'il instaurait depuis le début. Le revirement de situation laissait la jeune femme perplexe. Elle s'interdisait de jeter un coup d'oeil, aussi furtif soit-il, dans le cocon de Keazy avant de le rassurer sur ses intentions et promettre de ne pas s'introduire aussi profondément dans son univers visiblement bien complexe. Elle détachait ses yeux de son hôte pour baiser son regard sur ses bottines, une manière de ne pas montrer toutes les émotions qui la parcouraient avec intensité à cet instant. Un sourire en coin se dessinait sur son joli minois tandis que Camilla se redressait pour prendre la parole avec une voix douce et mielleuse. « Je vous le promets. » Elle n'avait aucun intérêt à rompre cet accord, l'écrivain venait de quémander une parcelle de confiance. La rompre serait égale à anéantir le semblant de relation qui s'installait. « Mon but n'est pas de vous juger ou de m'introduire dans votre vie pour y semer mes malheurs. Je veux juste que vous me consacriez le peu de temps que vous m'accorderez ». La gamine tentait de le rassurer sur ses intentions, elle n'était en aucun cas venue pour chercher du réconfort ou un ami. Camilla voulait assouvir sa curiosité. « Vous fixez les limites de mon intrusion dans votre vie, je ne veux pas être impoli face à une âme aussi dévoué que la vôtre. Croyez-moi ». Elle n'avait pas examiné l'intérieur de l'appartement, même pas inconsciemment. Björk attendait la permission, l'autorisation de s'immiscer dans l'intimité de cet inconnu. Forcer le passage ne faisait pas partie de ses habitudes. Elle ferait preuve de détachement et de discrétion sur les secrets que l'homme cachait dans son habitat. Camilla avait bien trop de respect et une admiration venait s'installait pour cet écrivain qui provoquait ce sentiment de renaissance en elle. Il n'était pas un père de substitution ni une épaule sur laquelle on peut pleurer, c'était bien différent. Quelque chose d'inconnu.


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MessageSujet: Re: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyVen 2 Mai - 22:40

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Il avait du mal à comprendre ce que cette femme lui voulait. Il était un ermite, s'excluant lui-même de la moindre relation humaine, tentant de ne plus nouer le moindre contact avec qui que ce soit. Il était partagé. Partagé entre le fait de la laisser entrer dans cette vie qu'il menait ou partager sur cette envie de la faire partir. C'est la peur qui le rongeait, qui le prenait de part en part, à même de le plonger un peu plus dans cette tristesse. Il n'avait pas envie de dévoiler ce semblant de vie qu'il menait. Ce semblant de vie qui n'avait plus le moindre intérêt. Elle était pourtant là, tentant de garder un calme décent tout en clamant ses droits. La blonde voulait savoir. Elle posait les questions qui lui torturaient l'esprit. Il ne voulait pas parler, il ne voulait pas expliquer parce qu'il n'y avait pas de raisons. La demoiselle avait été un ange dans ce terrible tourbillon de souffrance, de vices et de plaisir. Perdu dans cet endroit qui ne semblait pas faire partie de sa personnalité. Keazy n'avait pas envie de souffle les vrais raisons, bien qu'elles étaient totalement futiles. La demoiselle cherchait trop. Voulait trop comprendre, mais il ne pouvait pas lui en vouloir, il ne pouvait pas lui en vouloir de cette soif, de cette curiosité qui était bien trop prenante. Il se crispa. Il ne lui devait rien. Il n'était pas question d'abandon ou d'exclusion. Il était resté près d'elle pendant des heures, à observer son visage d'ange, ses traits, à s'imaginer ce qu'elle pouvait être, sa voix, son comportement. Il avait fini par partir, la laissant avec elle, ses problèmes et sa vie. L'écrivain n'avait pas envie de s'immiscer dans la vie de qui que ce soit. À ces mots, il ne dit rien, laissant planer un doute encore plus grand, un silence encore plus prenant. Il ne devait rien à qui que ce soit et c'est de cette façon qu'il vivait. Sans attache. Avec la peur qui le rongeait, cette peur de perdre quelqu'un d'autre. Une phobie. Un cauchemar qu'il n'avait pas envie de revivre.

Keazy ne savait pas quoi faire de ce présent. Il ne savait pas quoi faire devant cette jeune femme qui voulait en savoir plus. Il n'avait rien à offrir. Un vide. Un vide prenant et pesant. Un vide qui s'accroche et qui ne semble pas avoir envie de partir. Un quadragénaire déluré, perdu, sans la moindre once de fierté. Il n'y avait que très peu de choses à connaître sur lui ou simplement trop. Il ne pouvait simplement pas la laisser partir ainsi. La seule source d'inspiration qu'il avait eue depuis des années. Keazy s'était imaginé sa vie, en tentant de mettre en mot ce qu'elle pouvait être, mais rien ne lui plaisait réellement. Loin de se douter de tout ce qui pouvait troubler la demoiselle, de ce qui la poussait à agir de la sorte. Il glissa le présent dans le creux de sa poche, se sentant obligé d'accepter ce qu'elle avait à lui offrir. La demoiselle ne semblait pas avoir envie d'essuyer le moindre refus. Il poussa la porte de son pied, ouvrant la porte sur une partie de sa vie, sur le désastre qu'il pouvait être. « Je n'ai simplement rien de bon à vous apporter, ni aucune réponse qui pourrait vous satisfaire.» C'était la vérité, c'était exactement ce qu'il pensait. Peu importe qu'elle porte un jugement sur sa personne ou sur l'endroit où il vivait, il ne pouvait lui donner que du malheur et un passé tortueux. C'est pour cette raison qu'il avait tenté de la chasser, en vain. Il fit quelques pas pour entrer dans cet appartement miteux qu'était le sien pour quelques mois surement. Aucune idée du nombre de temps qu'il allait passer dans cette ville, dans cet endroit. Les attaches ne le retenaient nulle part. C'était sa vie.

La demoiselle était libre d'entrer à sa guise, dans cet endroit qui ne ressemblait pas à un lieu où vivre. Il n'y avait qu'un matelas qui traînait dans le coin de la pièce, des feuilles à profusion sur le plancher et un bureau dans le coin. Ce n'est pas l'argent qui manquait, mais il n'avait pas envie de se payer en endroit de luxe. Keazy résidait dans des endroits où il pensait trouver de quoi écrire. Tomber sur un événement, sur une personne, comme elle. « Je ne suis pas une âme dévouée, vous devriez cesser de m'idéaliser de la sorte.» Il se tourna simplement vers elle, sa voix n'avait rien de brusque ou de méchant. Keazy n'avait pas l'étoffe d'un héros. Sa femme était morte entre ses mains. Il n'était rien du tout. « Je suis un simple homme ayant fait la chose qui lui semblait la plus logique.» L'écrivain avait tendance à être froid, distant, le manque de contact humain ou cette carapace qu'il se créait depuis des années. Depuis la mort de sa femme, aucune femme n'était entrée dans sa vie, pas le moindre contact humain ou corporel. Une âme en peine. Un vagabond. « J'ai du whisky. Vous en voulez?» Il s'approcha de sa bouteille, pour en verser dans son verre et se dirigea vers la cuisine pour en prendre un autre. « Cet endroit n'a rien d'accueillant. Il n'est que temporaire de toute façon.» Parce qu'il n'avait pas l'intention de rester plus que quelques mois dans cette ville. « Depuis tout à l'heure c'est vous qui posez les questions. C'est à mon tour.» Il sortit un verre pour le remplir. « Que cherchez-vous dans ce genre d'endroit?» Il se doutait des réponses, il cherchait la même chose mais de façon bien différente.
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MessageSujet: Re: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyDim 4 Mai - 20:17





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Juger les personnes qu'elle ne connaissait pas ? C'était une chose dont Camilla se refusait en toute circonstance. Bien sûr, elle ne pouvait pas empêcher son imagination de deviner l'apparence et le caractère de celui qui l'avait sorti d'un bar le soir où ses démons prenaient le pas sur la raison. Pourtant, tous ce que la belle blonde attendait de cet homme se voulait assez vague. Tout ce dont elle était sûre se trouvait devant ses yeux à présent. La vérité sur ce sombre inconnu qui préférait fuir plutôt qu'affronter les remerciements d'une jeune femme perdue. L'écrivain faisait preuve de froideur, une chose à laquelle Camilla n'était pas habituée. Pourquoi fermer les portes de sa vie à quelqu'un qui voulait apporter son aide ? Se renfermer devant une enfant, refuser de se laisser une chance. Björk connaissait les limites de l'intrusion personnelle et sa patience semblait déjà se dissoudre sous les discours furtifs et contournés de son interlocuteur. La situation voulait que la belle blonde garde ses distances pour avoir le peu d'informations qu'elle pouvait tirer de cette rencontre.

La jeune femme commençait à se lasser d'une décoration plus que simple du couloir sale et sans fioriture. Face au quadragénaire, elle se demandait si partir ne serait pas la solution au malaise qui prenait de plus en plus d'ampleur. C'est ce moment que Keazy choisissait pour pousser la porte de sa vie privée, son intimité. Il était donc prêt à laisser la gamine s'immiscer dans son univers le temps d'une simple conversation. « Je n'ai simplement rien de bon à vous apporter, ni aucune réponse qui pourrait vous satisfaire.» Camilla se contentait d'un haussement d'épaule sans prendre la peine de répondre. L'homme se dévalorisait sous ses yeux, chose qui affectait la belle blonde. Il représentait tellement de choses. L'espoir, un lien fort et un ange gardien. Autant dire que le voir se rabaisser de la sorte essoufflait le coeur déjà meurtrie de Björk. L'homme s'engouffrait dans son lieu de vie en laissant la porte s'ouvrir un peu plus, une invitation. La gamine avançait pour y passer une jambe puis l'autre, faisant claquer ses talons. Peu de meubles, des boules en papier comme revêtement de sol. Camilla jetait de rapides coups d'oeil sans porter son attention sur un unique cadavre de feuille. Elle ne s'étonnait pas d'un tel habitat, il était à l'image de son propriétaire. Simple dont la beauté de l'âme se visionnait qu'avec le coeur. Une pièce d'artiste, un endroit où des histoires naissaient entre les mains masculines de Keazy. La belle blonde laissait un sourire en coin se dessiner sur son minois enfantin tandis que l'homme reprenait une contre-attaque. Il se blindait pour ne pas montrer le meilleur de lui, attiser un peu plus la curiosité de Björk. « Je ne suis pas une âme dévouée, vous devriez cesser de m'idéaliser de la sorte.» Le quadragénaire se tournait vers cette enfant qui tentait simplement de le connaître. « Je suis un simple homme ayant fait la chose qui lui semblait la plus logique.» Elle roulait des yeux avant de laisser un soupire lui échapper. Camilla ne l'idéaliser pas, il se trouvait très loin de la vérité. Elle se contentait de sourire en gardant ses politesses et son calme. « Je ne fais que mettre des mots sur la seule action que je vous connais. Si vous voulez être un parfait idiot à mes yeux, faites. Je me base sur les éléments réels qui sont à ma portée. » Impossible de retenir cette rage de voir un homme se rabaisser indéfiniment sous son regard plein de respect. « Excusez-moi de mettre trouver dans ce bar, d'avoir attiré votre attention quand j'étais au plus bas et de vous avoir forcé à me sauver. Cet événement fait de vous une bonne âme. » L'effet enfantin ne se retrouvait plus dans son dernier discourt, Camilla apprivoisait la femme qui se trouvait enfuis en elle pour secouer Keazy. La belle blonde ressentait le besoin d'être plus mature pour atteindre cette âme en chute constante. Bien sûr, son aspect d'enfant et son visage délicat rappelait inlassablement une poupée en porcelaine.

Appuyée contre le rebord d'une fenêtre, Björk commençait à se demander si le quadragénaire se forçait simplement à être aimable en lui proposant un verre. « J'ai du whisky. Vous en voulez?» La gamine se contentait d'un signe de tête comme réponse positive avant de le voir marcher vers la cuisine. Camilla pianotait ses doigts contre le rebord pour faire passer l'appréhension d'une suite des évènements. Il allait sans doute dénigrer son existence encore une fois. « Cet endroit n'a rien d'accueillant. Il n'est que temporaire de toute façon.» La belle blonde soupirait à nouveau, il ne serait donc qu'un passage de sa vie. Un inconnu froid et distant qui l'obsèderait pendant plusieurs années sans apporter de réponse. Elle se mit à murmurer. « Donc vous n'êtes que de passage. » La gamine voyait déjà une grande partie de ses attentes s'envolaient dans les bagages vides de cet homme. De toute façon, son comportement laissait entendre qu'il se fermerait à un simple café avec Camilla la prochaine fois. Elle avait dû rester devant sa porte un petit moment avant qu'il accepte de l'inviter. La belle blonde ne referait pas ce manège une deuxième fois. Il en était hors de question. « Depuis tout à l'heure c'est vous qui posez les questions. C'est à mon tour.» Le visage de Björk se décomposait lentement tandis qu'il attrapait un second verre. Keazy se trouvait en droit de trouver des réponses à ses interrogations. Elle lui devait bien ça même si elle ne serait que le reflet de lui même. Vague et distante. « Je vous écoute. » Camilla appréhendait la discussion, ouvrir une brèche dans son intimité se voulait tout aussi compliqué que pour l'écrivain. Elle croisait les bras, toujours appuyée sur le cadran de la fenêtre. « Que cherchez-vous dans ce genre d'endroit?» Il fallait s'en douter, le quadragénaire éprouvait aussi le besoin de comprendre ce qui s'était passé cette nuit là. La jeune femme grimaçait pour montrer sa gène avant de prendre la parole avec une voix qui perdait son assurance au fil des mots. « Je ne sais pas vraiment... Sortir du quotidien de mes études. » Elle haussait les épaules, cherchant ses mots. « Je vous assure, c'était la première fois que je buvais autant. J'ai perdu le contrôle dans ce bar. » Voilà les seules explications que Camilla trouvait pour justifier son état. Dans un sens, il y avait de la vérité dans ses mots. Elle ne s'affichait jamais avec autant d'alcool dans un bar, sa soif dépassait sa raison le soir du sauvetage. Björk examinait son hôte, essayant de se remémorer les trous noirs de cet évènement. Impossible, Keazy ne figurait pas dans ses souvenirs. Elle savait très bien que tout ceci lui reviendrait en même temps que le sommeil. Elle faisait un pas vers le quadragénaire, quittant sa position confortable pour un moment plus doux. « Je n'ai aucun souvenir. Je sais que tout va remonter d'un coup et m'exposer au visage. Tout ce que je sais, c'est qu'il n'y a que vous et moi. » La blonde s'attendrissait en regardant l'homme qui semblait perdu dans ce monde où l'argent et la tromperie régnait en maitre. Elle voulait le connaître. Peu importe la différence d'âge, la froideur de la personne ou le fait qu'il ne soit que de passage, il fallait qu'elle trouve comment attiser sa curiosité. Camilla ne représentait rien aux yeux de Keazy, il l'oublierait en claquant des doigts le jour d'après.


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MessageSujet: Re: Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk )   Don't sugarcoat, just let them know - ( Keazy Emmet Fields & Camilla Björk ) EmptyLun 5 Mai - 22:40

Don't sugarcoat, just let them know

Ce n'est pas qu'il se dégradait ou n'avait pas une haute estime de sa personne, mais plutôt qu'il était réaliste. Terre-à-terre. Il ne se perdait plus dans des rêveries, dans des idéaux ou des choses impossibles à réaliser. La mort de sa femme avait eu le don de changer sa vision des choses, de le changer simplement. L'immersion de cette jeune femme dans sa vie avait le don de le déstabiliser, parce qu'il n'avait plus l'habitude de faire des efforts, de tenir une conversation. La peur le rongeait, la peur de laisser entrer qui que ce soit dans ce semblant de vie. De cette vie à laquelle il tentait de survivre. Ce n'était pas réussi. Un simple désastre. Un désastre s'aggravant avec l'avancée du temps, avec les secondes s'écoulant, s'égouttant doucement. Elle était là, dans ce monde qu'il se refusait à ouvrir à qui que ce soit. Ce monde qu'il traînait dans une valise éventrée, traînant de nombreux papiers et quelques parcelles de sa vie. Les villes de passages. Les paysages défilant devant ses yeux ternes, devant cette vision qui n'avait plus la moindre couleur. Ses sens étaient tellement moins aiguisés, ayant perdu de leur sensibilité, le moindre ressentiment. L'écrivain s'enfonçait dans un enfer qu'il se construisait lui-même, qu'il se créait en se coupant du reste du monde. Il s'y perdait, sans avoir la moindre envie de s'en sortir, se plaisant dans le confort de cette souffrance qui le connaissait si bien. Il lui ouvrait une brèche. Il lui offrait un avancement dans sa vie, dans ce monde qu'il était le seul à connaître et à côtoyer. L'écrivain n'avait pas envie de la brusquer, de la troubler ou de la faire sombrer avec lui. Les attaches ne le concernaient plus depuis top longtemps, il n'avait ressenti la moindre attirance pour une femme depuis des années. Depuis qu'elle l'avait quitté. Elle s'était glissée dans son esprit, avec cette grâce enfantine. Cette innocence. Sans se douter qu'elle dégageait ce quelque chose particulier, de différent. D'une beauté doucereuse, d'une grâce énigmatique.

Keazy n'avait pas envie de la repousser, plutôt de la sauver de ce dans quoi elle semblait vouloir plonger sans comprendre, sans savoir. L'agacement se dissimulait doucement dans la voix de la jeune femme, mais il n'y portait pas attention. Elle était là. Cette silhouette filigrane. Cette esquisse de personne qu'il avait pu s'imaginer en réduisant à néant le reste de ses bouteilles de whisky. Petit être gracile qu'elle semblait être, cherchant un ancrage dans lequel se glisser, cherchant quoi que ce soit pour donner un sens à sa vie. Il savait deviner les gens. Son imagination était grande et son comportement en disait long sur ce qu'elle était. Keazy ne pouvait pas tout savoir, mais il supposait, il supposait souvent trop bien.  Il l'observait, laissant son regard se perdre sur cette demoiselle, sur cette présence féminine qu'il n'avait pas l'habitude de ressentir. Quand elle posait son regard sur elle, ça avait tout de troublant. Une entorse aux règles qu'il avait décidé de s'imposer. C'est ce qu'elle était. Une entorse. Pas douloureuse. Loin d'être désagréable. Elle le sortait de cette routine dans laquelle il vivait depuis des années. Il lui vers un verre, prenant une longue rasade du sien, il en avait besoin, comme top souvent. L'alcool ne lui faisait plus le moindre effet, trop habitué à ressentir ses effets dans son système.  

Il poussa le verre de la demoiselle sur le bout du comptoir. Elle pouvait prendre place sur une des chaises ou rester sur le bord de la fenêtre, qu'importe. « C'est le cas. J'ai du mal à m'attacher aux endroits.» Parce qu'il ne s'attachait pas aux personnes, ni à qui que ce soit. Une peur qui le rongeait, un manque prenant qui le tuait un peu plus chaque jour. C'était à son tour de poser des questions, parce qu'il n'arrivait pas à se sortir la demoiselle de l'esprit, s'imaginant ce qu'elle pouvait vivre et ce qu'elle pouvait être. C'est l'esquisse de sa vie qui traînait sur les multiples papiers trônant sur le sol et c'était pour cette raison qu'il ne voulait pas qu'elle y jette un regard. Il se tu, écoutant simplement ce qu'elle avait à lui dire, attendant qu'elle engouffre à son tour le verre qu'il lui offrait. « Pas besoin de vous justifier avec moi. Je sais juste que ce quartier n'est pas réputé pour sa tendresse et vous ne vous fondiez pas dans la masse.» Lui non plus d'ailleurs. Qu'importe. Il haussa simplement les épaules. Elle ne lui devait rien, elle n'avait même pas besoin de répondre à ses questions. Une autre rasade coula le long de sa gorge et il remplit son verre à nouveau. Un pauvre écrivain alcoolique c'est ce qu'il était. Poser des questions ne lui ressemblait pas. Keazy n'avait pas la moindre idée de comment entretenir une relation. « Comment avez-vous fait pour remonter jusqu'à moi? De plus, cet endroit n'est que temporaire.»
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