Right from the start. You were a thief you stole my heart and I your willing victim. I let you see the parts of me. That weren't all that pretty and with every touch you fixed them. Now you've been talking in your sleep. alana & Caerwyn

La porte de son appartement se poussa. Il venait de terminer une dure journée de travail. Il n'aurait jamais pensé finir dans ce genre d'endroit, lui qui rêvait simplement de monter les échelons, d'avancer. Au lieu de cela, il était tombé dans le bas de l'échelle. Caerwyn n'était qu'un simple mécanicien, parce qu'il était manuel et parce que c'était ce qu'il avait fait le plus souvent pendant ses dix années d'incarcération. Le jeune homme ne croyait plus en cette justice qu'il avait largement prônée par le passé. Ce n'était que pur injuste à ses yeux. Il avait perdu sa vie, la femme qu'il aimait et son honneur pour un crime qu'il n'avait pas commis. Il n'avait jamais rien eu d'un tueur. Qu'elle ne le croie pas avait surement été la chose la plus difficile, la plus inacceptable. La pluie tombait en fine gouttelette et venait percuter doucement son visage. Ça lui faisait du bien. Chaque petite chose lui faisait un bien qu'il ne pouvait pas réellement expliquer. Il se sentait libre, même s'il ne l'était que sous condition, mais c'était mieux que d'être pris au piège et subir les attaques des autres prisonniers. Ça l'avait changé. Ça l'avait doucement tué avec le temps. Il ne ressemblait nullement à l'homme qu'il avait pu être par le passé. Malgré le fait qu'il ne soit pas un tueur, il en avait largement l'air. Sa barbe de quelques jours, ses cheveux mi-longs qui tombaient de façon nonchalante contre sa nuque. Caerwyn ne prenait plus la peine de remarquer les regards, de voir cette méfiance dans les fonds des yeux. Il était coupable pour la plupart des gens. Il n'avait plus réellement la force de leur faire comprendre, même si la seule chose qui le faisait survire était de retrouver le vrai tueur.

Il ne pouvait que se payer un appartement miteux, dans le fond d'une ruelle qui n'inspirait rien de sain. Gerrish n'avait nullement les moyens de se payer un palace, de se trouver un endroit plus tranquille et plus propret. Peu importe, ça ne pouvait pas être pire que la cellule dans laquelle il avait été enfermé pendant dix ans. Il passa ses mains dans le fond de ses poches, cherchant un bar où se poser, boire un verre en compagnie de cette solitude qu'il connaissait parfaitement. Au moins, en prison, il pouvait la voir. Elle pansait ses blessures, le mal qui ne cessait de prendre place en lui. L'ancien policier n'était que l'ombre de son passé, qu'un reste d'homme sans réel intérêt. Il passait la plus grande partie de son temps avec elle, puisqu'il subissait souvent les assauts des autres prisonniers. Simple provocation. Cette envie qu'il sorte du droit chemin afin de ne pas obtenir sa libération conditionnelle. Hors de question qu'il allonge sa peine. Il ne rêvait que de sortir depuis son arrivée. Parce que ce n'était pas lui qui devrait être là et purger cette peine. Ce n'était pas lui.

Après quelques minutes de marche, un bar finit par se dessiner devant ses yeux. Un verre d'alcool pour lui brûler la gorge et lui brouiller les idées. Il ne faisait que penser à se venger, à remuer le couteau dans la plaie. Sa vie n'était que des éclats brisés, que les esquisses de son passé maintenant bien loin. D'une certaine façon, il se sentait à sa place dans cet endroit miteux, dans ce bar bourré d'hormones et de testostérone. Il se prit une table au hasard à l'écart. Loin de lui l'envie de socialiser avec qui que ce soit. Les années de prison l'avaient changé pour le faire devenir froid et largement solitaire. Ce qu'il n'était pas par le passé. Un signe à la serveuse, il passe commande et se contente d'un silence profond. Elle posa le verre devant lui, il sortit quelques billets pour lui offrir. Sa vie n'avait plus le moindre sens. Ce n'était que les échos de rire lointains. Il ne pensait pas pouvoir remettre quoi que ce soit en place autre que de prouver son innocence. Avec le temps, il avait fini par abandonner l'idée de retrouver sa femme, son poste. Cette partie de sa vie était trop loin. Trop loin pour qu'il retrouve le courage de se battre, de se sortir de cette impasse. Il ne s'en sentait pas capable. La trahison avait été trop dure. Trop prenante pour qu'il puisse lui pardonner. Qu'elle ne le croie pas avait été la plus dure partie de sa chute. La femme qu'il aimait. La femme qu'il avait pensé avoir à côté de lui pour le reste de sa vie. Ne le connaissait-elle pas? Surement pas assez.

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La vie n'est jamais simple, les phrase du genre « La vie est un long fleuve tranquille » ou bien « La vie en rose », ce n'est que des foutaises. Alana en savait quelque chose. Elle était pourtant née dans une famille riche où la bienséance était une obligation et où les cadeaux coulaient à flots. On pourrait croire qu'elle avait tout pour être heureuse, qu'elle avait une vie de rêve, mais vous n'êtes pas dans la tête de cette jolie blonde. La vie est faites de péripéties et d'épreuves qui vous fait avancer et qui ne vous rend que plus fort. Après tout, à quoi bon vivre si la vie est monotone et facile ? Cette question la jolie blonde se l'était posée un bon nombre de fois. En voyant le jour dans cette famille où l'argent coulait à flot, elle ne savait pas qu'elle vivrait la vie que ses parents lui destinaient. Pourtant, ce n'était que pure vérité. A n'importe quel âge, elle avait toujours eu la pression de faire quelque chose de mal ou bien de déshonorer le rang de sa famille. Elle se rappelle cette compétition d'équitation où elle n'avait été que seconde. Son père l'avait privé de dessert pendant un mois pour ne pas avoir eu la première place. Naître dans une famille d'excellence suppose donc d'être excellente à son tour. Cette pression a toujours pesé sur les frêles épaules d'Alana. Elle a toujours fait de son mieux pour être la digne fille de son père comme il lui disait. Finalement, les cadeaux c'est bien, mais l'amour c'est mieux. Encore aujourd'hui, la jolie blonde de trente-deux ans se demandait si ses parents l'aimaient. L'argent, les diamants, les robes hautes coutures n'étaient finalement pas ce qui rendait heureuse Alana. Rien ne la rendait heureuse.

Et puis, elle avait rencontré ce grand blond. Un seul regard avait suffit pour qu'elle tombe littéralement amoureuse de lui. Elle était jeune mais rien ne pouvait l'empêcher de se donner corps et âme dans cette histoire d'amour, pas même ses parents. Au départ, elle avait jugé bon de cacher l'existence de Caerwyn. Il n'était pas le gendre idéal pour sa famille et Alana savait pertinemment que son père avait déjà une idée toute tracée de son futur fiancé. Alana préférait garder son jardin secret plutôt que de perdre cet homme grand et fort. Un mariage s'était finalement profilé, le plus beau jour de la vie de cette blondinette, encore aujourd'hui, elle se rappelle de l'odeur des fleurs de son bouquet et de sa belle robe. Alana est encore folle de cette homme et elle regrette profondément la décision qu'elle a prise. Peu de temps après le mariage, son mari s'est retrouvé accusé de meurtre. Le paradis de la jeune femme s'écroulait tel un château de carte. Au fond d'elle, elle était persuadée qu'il était innocent. Mais comment faire en sorte d'avancer quand votre mari se trouve en prison et quand votre famille vous met la pression pour demander le divorce ? Parce que oui, la blondinette n'avait pas menti éternellement et sa famille avait fini par accepter cette histoire d'amour non sans réserve.

Finalement, à force de se faire bourrer le crâne par son père, elle avait pris la décision amer de demander le divorce. Cette décision avait été difficile à prendre et pas un jour ne s'était passé ensuite sans qu'elle ne regrette sa décision. Pourquoi avoir écouté son père alors qu'elle savait pertinemment que Caerwyn était innocent. Dix années s'étaient écoulées. Aujourd'hui, Alana était une brillante avocate. Elle avait d'ailleurs eu la chance d'avoir une promotion et de se voir proposer un poste de substitut du procureur dans une ville qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve. Elle était également l'heureuse maman d'un enfant prénommé Jérémyah et la malheureuse fiancée d'un homme qu'elle n'aimait pas. Trop de pression, la soupape avait lâché et un soir, elle avait fait ses valises ainsi que celles de son fils et elle avait pris la poudre d'escampette. A présent installés, Alana tente de se construire une nouvelle vie loin des paillettes, des convenances et du protocole. Elle espère fortement ne jamais être retrouvée. Elle avait pris la décision d'aller boire un verre après le travail. Après tout, Jérémyah était gardé par la nounou alors une heure de plus ne ferait pas de mal. Elle pouvait bien aller se détendre un moment. Elle ne connaissait pas bien la ville mais un collègue lui avait parlé d'un café. Elle s'y rendit et lorsqu'elle ouvrit la porte et qu'elle s'avança vers le comptoir, son sourire avait laissé place à la surprise, une fois à la hauteur de cet homme, elle ne put sortir que cette simple phrase.

« - Caerwyn ! Qu'est-ce que tu fais là ? »

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Il ne s'attendait pas à la voir ici. Ce genre d'endroit n'avait rien de conseiller pour une femme seule. Il vivait dans le quartier nord. Le quartier le plus malfamé de la ville et il Caerwyn n'avait pas envie de se rendre dans un bar à la mode, branché. Il ne voulait qu'un bon verre pour lui brûler la gorge, pour se détendre et pour penser à autre chose que cette vengeance qui le rongeait de plus en plus. Il ne pensait pas la croiser ici, dans ce bar qui n'avait rien de branché et de conseiller. Il ne réagit pas tout de suite, se contentant d'observer la demoiselle de haut en bas. Elle n'avait pas changé, mais lui c'était autre chose. Une part de noirceur s'était emparée de son âme et il était incapable de s'en détacher. Dix années. C'était long pour un homme qui n'avait rien commis. Caerwyn avait fini pat ombré, malgré le mal qu'il s'était donné pour rester le même. Ce n'était pas le cas. Il n'était que l'ombre de son passé, que les miettes qu'il avait pu épargner, mais rien de plus. Le blond attrapa son verre entre ses doigts, celui qu'il venait de commander pour en prendre une longue gorgée. Depuis qu'il était sorti de prison, il pouvait voir à quel point il avait manqué sa vie, il avait perdu dix ans et c'est seulement en dehors que ça semblait bien pire.

Il laissa son regard se porter une fois de plus sur elle. Il n'était pas prêt pour ça. Pour lui parler. Pour poser son regard sur elle, observer ses traits. Le Gallois ne se sentait pas apte à lui parler, parce qu'il le vouait encore une rancœur incontrôlable. Il n'avait pas envie d'entendre des justifications, d'entendre des excuses ou d'entendre quoi que ce soit qui la concernait. Il était amer. Il était perdu. Il était brisé. Un soupir passa entre ses lèvres avant qu'il ne daigne lui répondre. Le blond reposa ensuite son verre contre le bar afin de la regarder, de l'observer un peu plus. « Je me suis évadé.» Sa voix était emplie d'un sarcasme qu'il ne tentait même pas de cacher. Il n'était plus son mari. Ce Caerwyn n'avait rien à voir avec celui qu'elle connaissait. La belle blonde allait se heurter à un mur. Un mur de froideur et de cette haine qui prenait place en lui depuis trop longtemps. « Je suis en libération conditionnelle.» Phrase qu'il lâcha sans explication. Est-ce qu'il lui en devait de toute façon? Il ne se souvenait pas qu'il devait quoi que ce soit à cette femme. Son ancienne femme. Celle dont il avait été éperdument amoureux. Là. Il se sentait incapable de s'ouvrir à nouveau, surtout pas à elle. Ni à qui que ce soit. Il y avait pourtant Lorena. C'est elle qui avait sauvé une partie de son âme, en quelque sorte, pendant les années qu'il avait été enfermé. Ça n'aurait pas dû être elle, mais sa femme l'avait lâchement abandonnée.

L'ancien prisonnier laissa son regard se porter autour pour observer les autres. Il y avait pas mal d'hommes dans ce genre d'endroit et il ne pourrait pas se permettre de la laisser sortir seule. La demoiselle ne devait pas encore connaître les coins à fréquenter, parce qu'elle se trouvait visiblement au mauvais endroit. Ce bar était tout sauf fréquentable, ainsi que le quartier dans lequel il se trouvait. Le Gallois n'avait pas envie de se retrouver en face d'elle, mais il n'avait pas non plus envie qu'elle finisse entre de mauvaises mains. Caerwyn finit par reposer son regard sur elle. « Qu'est-ce que tu fais ici? Ce n'est pas vraiment le genre d'endroit recommandé pour une femme comme toi.» Une femme comme toi. Qu'est-ce qu'il voulait dire exactement en lançant cette phrase. Une femme riche. Une femme de bonne famille. Le quartier nord renfermait pas mal de crapule. Le genre d'endroit où il commençait à se sentir à sa place. Après dix ans, il avait perdu de vu ce qu'il était vraiment. Il ne le savait pas. Il lui fallait du temps. Bien plus que quelques semaines avant de se remettre en ordre, si seulement c'était possible. « Le quartier nord n’est pas vraiment saint comme endroit, je te conseille de ne pas venir t'y balader trop souvent.» Elle était son ex-femme. L'ancienne femme qui avait conquis son coeur en un seul regard. Il lui en voulait toujours, mais il ne pouvait empêcher une certaine inquiétude de transparaître dans sa voix.

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Voir son visage, son regard, ses cheveux d'un blond doré lui faisait du mal. En revoyant son ex-mari, en supportant son regard, elle ne pouvait le nier son cœur s'était serré. Elle en était encore folle amoureuse et elle ne savait que dire en le voyant là face à elle. Elle le croyait encore en prison. Depuis sa demande de divorce, elle n'avait plus de nouvelles du beau blond. Alana ne lui en voulait pas, ce n'était que bonne guerre comme on dit. Après tout, elle avait rompu leur mariage et elle n'avait même pas eu le libre arbitre de le faire elle-même, elle avait été influencée par sa famille et plus particulièrement par son père. Aujourd'hui, Alana s'en voulait et pas un jour ne passe sans qu'elle ne se dise qu'elle aurait dû faire son propre choix et surtout qu'elle aurait dû dire non à son père et s'affirmer bien plus tôt. Elle s'était donc rapidement arrêtée en le voyant dans ce bar et la seule phrase qui était sortie de sa bouche, c'était cette question de savoir ce qu'il faisait ici. Question bête comme on dit et réponse tout aussi bête, son ex-mari lui avait rapidement répondu qu'il s'était évadé. Cette réponse était la plus sarcastique possible, mais ce n'était que bonne guerre, elle se doutait bien qu'il n'allait pas lui sauter dans les bras.

Que répondre face à sa colère. Alana ne pouvait rien dire, après tout sa fureur était légitime et elle n'allait pas lui faire remarquer d'ailleurs. En attendant, il venait de lui faire comprendre qu'il était en liberté conditionnelle. C'était une très bonne nouvelle. La jeune femme était persuadée qu'il était innocent et la justice aussi à présent puisqu'il était libre. En tout cas, elle avait souri légèrement en entendant cette nouvelle. « - Je suis contente que tu sois libre. Malgré tout et quoi que tu puisses penser, j'ai toujours cru en ton innocence. Je suis sûr que tu ne me crois pas mais peu importe... » Alana était la plus sincère mais elle savait très bien qu'il n'y croirait pas. Après tout, elle avait tout de même demander le divorce au lieu de le soutenir. La jeune femme n'était pas des plus à l'aise mais en tout cas, elle était ravie de le revoir.

Pourtant, son ex-mari eut un geste qui l'avait étonné. Il était venu lui dire que ce n'était tout bonnement pas un endroit pour une femme comme elle et qu'elle se trouvait dans un quartier qui n'était pas vraiment conseillé pour un homme comme pour une femme. Un quartier mal famé comme on dit. Alana était surprise de le voir si protecteur mais en tout cas c'était plaisant à voir. Elle n'avait pas l'habitude de venir dans ce genre d'endroit, il n'y avait pas de doute mais pourquoi ne pas tenter de nouvelles expériences ? Un petit sourire c'était dessiné sur ses lèvres et le stress et le choc qu'elle avait ressenti en le voyant étaient partis. Elle se demandait bien ce qu'ils allaient faire à présent. Allait-il la mettre dehors parce que ce n'est pas un endroit pour une femme ? En tout cas, elle ne voulait pas partir, ils avaient besoin de parler. « - Oh mais tu es bien protecteur dit donc, je n'ai plus rien à craindre vu que tu es là. Mais merci du conseil en tout cas, je ne viendrais plus seule dans les parages. Je débarque seulement, du coup je ne connais pas encore la ville. » Elle ne savait quoi faire ni même quoi dire. La situation est tout de même délicate. « - Tu es en liberté depuis longtemps ? »

(c) Bloody Storm

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Caerwyn n'avait pas réellement envie de lui parler. Dans le fond de ses entrailles, c'était un mélange explosif qui se faisait ressentir. Il avait envie de lui dire ce qu'il pensait d'elle, de ce qu'elle avait pu lui faire et la protéger. C'était plus fort que lui. Malgré le fait qu'elle soit la seule apte à l'avoir brisée de la sorte, il n'avait pas envie qu'elle finisse violée par un homme qui traînait dans ce bar malfamé. Alana était une belle femme et il pouvait parfaitement voir les regards lubriques qui se posaient sur elle. Surtout qu'elle était entrée seule et heureusement que le blond se trouvait dans les parages, ça lui assurait une certaine protection. Au bar, il laissa son regard se poser sur elle. Ça lui faisait mal, mais il était incapable de ressentir correctement maintenant. La prison l'avait complètement changé. Ça l'avait brisé lentement et le doute avait pris place dans le fond de son esprit. Le doute sur tellement de choses. Sur elle. Sur sa vie. Sur ce qu'il aurait dû en faire. « - Je suis contente que tu sois libre. Malgré tout et quoique tu puisses penser, j'ai toujours cru en ton innocence. Je suis sûre que tu ne me crois pas, mais peu importe... » Il poussa un soupir. Tomber sur elle n'avait rien de facile, ça faisait remonter tellement de sentiment en lui que le Gallois ne savait pas comment se comporter. Il prit une longue gorgée de son verre pour se détendre, pour cesser de penser et de la regarder. C'était étrange. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait envie de lui dire et s'il avait envie de la croire. Un rire passa entre ses lèvres. Un rire jaune. Elle se permettait de clamer son innocence alors qu'elle lui avait demandé le divorce quelque temps après son incarcération. Le blond tourna son regard pour observer son ancienne femme et lança sèchement. « Je suis désolé. J'aimerais te croire, mais je dois avouer que j'ai pas mal de difficulté à le faire.» C'était logique. C'était normal qu'il ne puisse plus lui faire confiance. Il aurait eu besoin d'elle, de son support, mais elle avait préféré faire autre chose, se perdre dans une vie qui n'était plus la leur. Gerrish poussa un soupir en reposant son regard sur son verre. Avec elle, il ne se sentait pas à son aise, pris dans des élans d'émotions qu'il ne contrôlait pas. Elle avait été la femme de sa vie. Maintenant, il lui en voulait tout simplement et avait une autre femme dans le fond de son esprit.

C'était plus fort que lui. Cette envie de la mettre en sécurité, parce que cet endroit était malsain et il le savait très bien. Caerwyn n'avait pas envie de l'inviter autre part parce que ça serait trop officiel. Ses doigts jouaient contre son verre, son regard se posait sur elle pour observer les alentours. Les hommes en manque de cette chair tendre. Le blond serra un peu les dents quand il entendit la demoiselle. « - Oh mais tu es bien protecteur dit donc, je n'ai plus rien à craindre vu que tu es là. Mais merci du conseil en tout cas, je ne viendrais plus seule dans les parages. Je débarque seulement, du coup je ne connais pas encore la ville. » Il vrilla son regard une fois de plus dans celui de sa femme, se penchant pour attraper son bras pour qu'elle le regarde. Il voulait qu'elle comprenne et surtout, qu'elle ne se fasse pas d'idée. De toute façon, elle ne devait pas l'aimer assez puisqu'elle avait été incapable de le supporter pendant les dix ans qu'il avait pu vivre en prison. Il était tellement différent, mais ça avait été inévitable. « Je ne suis pas protecteur. Je n'ai simplement pas envie d'avoir ton viol sur la conscience. Je ne sais pas si tu as remarqué, mais il y a très peu de femmes dans ce bar et les regards ne cessent de se poser sur toi.» Il relâcha le bras de la jeune femme, ayant surement mis plus de pression qu'il ne l'aurait réellement voulu. C'était plus fort que lui. Le blond passa une main sur son visage. Il était las. Fatigué. Crevé. « - Tu es en liberté depuis longtemps ? » Son regard se posa une fois de plus dans celui de son ex-femme. C'était difficile de lui en vouloir, mais ça restait dans le fond de ses entrailles. Cette amertume. « Une semaine à peine. Pouquoi?» Il finit sa bière rapidement et attrapa doucement la jeune femme. « Je pense que ce serait plus prudent de terminer la discussion ailleurs, même si je n'ai pas réellement envie de te parler. Je n'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose.» Il lança quelques billets sur le bar et se mit en marche vers la sortie avec Alana près de lui. Ce n'était pas le bon quartier, le bon endroit pour une fille comme elle.