Sujet: Shadow from the past - PV Sarah Mar 27 Mai - 17:47
Shadow from the past
Je n’avais pas prévu de ramener un chien avec moi. Comme je le fais depuis des années j’apporte tous les mois un grand paquet de croquettes à la SPA du coin et cette fois-ci il y avait ce chien qui était en train d’être enregistré. Sa maigreur était à faire peur et j’entendais les bénévoles du centre parler de ce qui risquait fort de lui arriver. Ce n’est pas un chien à la mode, il a quelques cicatrices et même quand il aura repris du poids il y avait peu de chance qu’il soit un jour adopté. Je me suis approché pour en savoir un peu plus et là j’ai entendu une histoire qui a fini de m’achever ! Je n’en ai peut être pas l’air comme ça, mais je suis un mec plutôt sensible, surtout quand ça concerne la cause animale. Cette bête a tout subi et malgré ça, elle se colle contre l’être humain comme si elle cherchait une protection, elle a toujours confiance. Je me suis penché, je l’ai caressé, sa queue a commencé à s’agiter avec timidité tandis qu’elle levait la tête pour me sentir. Dans ses yeux, que de la bonté… Comment vouliez-vous que je résiste ? Ca fait un moment que je me dis que j’aimerais adopter un chien, alors je n’ai pas hésité, j’ai dit que je le prenais avec moi.
Contre toute attente me voilà donc propriétaire d’un galgo. Il me faut tout acheter, de la gamelle au panier en passant par les jouets et les croquettes, mais avant toute chose, je tiens à ce qu’il soit examiné par un vétérinaire. Je sais qu’il a déjà été vu au centre d’adoption, mais je fais partie de ceux qui aiment toujours avoir un second avis. En songeant à ça, le premier visage qui me vient en tête est celui de Sarah. Elle est vétérinaire, une excellente vétérinaire même… Mais franchement vous me voyez débarquer chez mon ex la bouche en coeur pour faire examiner mon clébard ? Moi pas… Je sais que les mois ont passé, mais pas encore assez pour que je sois à l’aise avec cette idée de la revoir. Alors du coup j’ai pris la direction de l’hôpital vétérinaire, option la plus simple et la plus raisonnable. Bon sang… Je dois acheter une laisse et un collier aussi parce que la corde ce n’est franchement pas pratique, sans compter que pour le chien ça ne doit pas être agréable.
Il est calme mais tremble un peu. Ca ne m’étonne pas plus que ça, il n’a que la peau sur les os ! Je le caresse pour le rassurer et il me suit docilement jusqu’à l’intérieur de la clinique et je ne peux pas louper les regards que les gens me lancent… Pour eux je suis responsable de l’état de cette bête, ça se lit sur leur visage ! J’ai envie de les envoyer tous bouler mais à quoi bon, hein ? Ils peuvent bien penser ce qu’ils veulent, je n’en ai rien à foutre. Je m’installe dans un coin tranquille de la salle d’attente et le chien vient s’asseoir entre mes jambes, quémandant des caresses que le lui donne volontiers. Je l’aime bien. Pas le genre de chien que j’aurais choisi à la base, mais ça n’a pas d’importance, il est spécial, il compte sur moi pour avoir une vie meilleure. Près d’une heure se passe avant qu’une assistante m’appelle pour me dire que c’est à moi. Je me lève et la suit jusqu’au cabinet où la vétérinaire, une femme, me tourne le dos. Elle se lave les mains et sa silhouette m’est étrangement familière… TRES familière. Non… Ca ne peut pas être…
Sarah ?
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Sujet: Re: Shadow from the past - PV Sarah Lun 16 Juin - 20:50
Shadow from the past
Myrah
Ne plus se souvenir de qui on a un jour été était effrayant. On réalisait que les vingt-six précédentes années de nos vies n'ont été qu'une part de nous et une part peu importante, puisque l'on n'en a pas gardé l'ombre d'un souvenir. Et ça nous brise le cœur, également, puisque l'on se retrouve à vingt-six ans et c'est comme si on n'avait rien vécu. Malgré tout ça, malgré l'accident, malgré le coma et j'en passais, je tentais vainement de faire de mon mieux pour avancer. C'était flippant mais je faisais de mon mieux, malgré tout. Je tentais vainement de grandir. Et cela ne semblait pas être gagné. J'avais perdu plus de vingt ans d'une vie. Et je ne me souvenais même pas de mes parents. De ce qu'en disaient mes papiers, je venais de New York et pourtant, je n'avais pas reçu le moindre coup de fil, pas eu la moindre nouvelle. C'était perturbant. Comme si je n'avais pas de famille et je ne pouvais pas le nier, je n'avais pas vraiment cherché à voir si ça allait pouvoir changer ou pas. Cela ne risquait pas de changer, malheureusement, mais sa vie était comme elle devait être. Il n'y avait rien de plus à y faire, de toute manière.
Je ne pouvais même plus exercer dans mon cabinet. Même si mes gestes étaient mécaniques, comme si chaque opération était ancré dans mes mouvements, cela ne suffisait pas à travailler seule. Alors j'avais fermé mon cabinet, le temps de réapprendre et cela me déchirait le cœur, de ne pas être foutu de me débrouiller alors que c'était censé me concerner. Moi et personne d'autre bordel. C'était.. Insupportable. Mais je ne pouvais pas y faire grand chose et je réapprenais mon métier. Je n'avais, de toute façon, absolument rien d'autres à faire. J'avais l'impression d'être seule, parfois, et cela me déchirait le cœur. Lorsque j'avais vu mon appartement, j'avais eu l'impression que personne n'y vivait. Même pas moi. Comme s'il n'y avait eu que le travail, qui ait compté pour moi. Et cela me tuait, d'imaginer que j'avais pu consacrer absolument chaque instant de ma vie au travail. Il fallait à tout prix que je me reprenne.
J'étais en train de me laver les mains, au vu du prochain client, venu avec un chien dans un sale état de ce que j'avais pu comprendre. C'était une de mes rares interventions en solitaire. Mais si quelque chose venait à m'échapper, je devais aussitôt aller chercher quelqu'un et ne surtout rien tenter de moi-même. Mais avant que je ne me sois tournée pour m'occuper du cas du chien, voilà que le maître de l'animal m'appelait par mon prénom. Je ne m'y attendais absolument pas, et me tourna aussitôt. L'homme était vraiment beau, et semblait surpris de me voir. Je sentais quelque chose qui remontait de loin,
« Nous nous connaissons ? ».
Au final, puisqu'il semblait me connaître, je demandais au vétérinaire à côté de mon bureau, afin qu'il puisse s'occuper du chien et que je puisse parler à cet homme. Mon passé me manquait et je cherchais vraiment toutes les informations possibles sur moi.
« J'ai demandé à un de mes collègues de s'occuper de votre animal. Je.. J'ai eu un accident de voiture, je ne me souviens plus de grand chose, sur moi.. Sur mon passé. Si vous me connaissez, je veux vraiment que vous me parliez de.. De moi ».
Invité
Sujet: Re: Shadow from the past - PV Sarah Lun 16 Juin - 22:07
Shadow from the past
Ca va faire six mois que je ne l’ai plus vue et son souvenir me consume toujours de l’intérieur. Sarah et moi, c’est la seule chose dont j’ai toujours été sûr… On aurait pu me faire croire n’importe quoi, que la terre n’était pas ronde, que les elfs peuplaient bel et bien la forêt de Brocéliande… J’aurais pu tout remettre en question pour le croire mais jamais je n’aurais pu ne serait-ce qu’envisager que Sarah n’était pas la femme de ma vie. Pourtant depuis quelques mois je tente de reconstruire ma vie après le naufrage de notre relation. Plus le temps passe, moins j’ai l’espoir d’y arriver. J’ai bien rencontré une ou deux femmes vraiment très bien dont j’aurais pu tomber amoureux dans une autre vie, une vie où le souvenir de celle que j’aime ne me hanterait pas à chaque respiration. Mais aussi bien étaient-elles je devais vite me rendre à l’évidence : elles n’étaient pas ELLE, continuer avec elles c’était leur mentir et je n’avais pas le droit de faire ça.
Six mois sans la voir, sans entendre le son de sa voix… Une éternité, c’était la première fois qu’on était loin de l’autre depuis notre enfance. Un jour où j’avais un peu trop bu j’ai bien essayé de l’appeler à son cabinet vétérinaire, mais j’ai eu une petite voix enregistrée qui me disait que le numéro demandé n’était plus attribué. Pour moi c’était clair, Sarah avait fait ses valises et était rentrée à New-York, alors je n’ai pas essayé de la contacter à nouveau. Mais alors, que fait-elle là ? Parce que même si pour l’instant elle me tourne le dos, je la reconnais sans la moindre difficulté. C’est bien elle, je n’ai pas à attendre qu’elle se retourne au son de ma voix pour en avoir la certitude.
Quoi ?
Je la regardais, totalement hébété. C’était quoi cette question ? Est-ce qu’elle se fichait de moi ? Non, ce n’était pas son genre, Sarah n’était pas méchante et ses yeux semblaient vraiment troublés. Bon sang ce qu’elle est belle… Je l’ai toujours su mais à chaque fois que je la vois cette évidence me saute aux yeux. Je la suis du regard tandis qu’elle s’éloigne pour prendre son téléphone. Je ne sais pas à qui elle parle, je ne sais pas ce qu’elle dit, je suis trop pris dans mes interrogations pour avoir conscience de tout ce qui se passe autour de moi. Ce n’est que quand je sens que quelqu’un prend la laisse de mon chien que je sors de mon hébétude.
Sarah qu’est-ce qui passe ?
Je ne comprenais rien à ce qui se passait et alors que le vétérinaire s’éloignait avec mon nouveau compagnon, Sarah s’approchait pour me parler. Mais ce qu’elle me dit me glaça le sang. Un accident… Amnésique… Elle ne se souvient plus de rien, ni de qui elle est, ni de ce qui a fait sa vie, ni de ses goûts, ni de moi, ni de nous… Elle ne se souvient pas de nous. C’est une chape de béton qui s’abat sur mes épaules, je n’arrive pas à croire ce que j’entends. Je crois que mes yeux sont plus brillants que tout à l’heure, et ça ne vient pas d’une poussière dans l’oeil.
Oh chérie…
OK, c’est peut être pas la réaction qu’elle attendait mais pardonnez-moi, je l’ai toujours ma mémoire, moi. Alors je la prends dans mes bras, parce que c’est tout ce que je peux faire pour l’instant, j’ai besoin de quelques secondes pour digérer ce que je viens d’apprendre. Pourquoi ne m’a-t-on rien dit ? Ca me rend dingue d’imaginer ce qu’elle a dû traverser sans que je sois là pour l’aider. « Reprends-toi Mylow, maintenant tu es là et elle te demande de l’aide, c’est le moment de te rattraper mon vieux… »
Tu t’appelles Sarah Bennett, tu as grandit à New-York dans l’appartement juste à côté de celui de mes parents. Tu aimes la pluie, écouter du Chopin en prenant ton bain, tu es capable de dévorer un pot de nutella en cinq minutes chrono, tu peux toucher ton nez avec ta langue, tu adores la mode, tu rêves de poser le pied sur chaque continent du monde, depuis que tu es gamine tu sais que tu veux être vétérinaire et tu l’es devenue. Tu es têtue, obstinée, lunatique, rayonnante, drôle, intelligente, sensible, soupe au lait, bosseuse, généreuse, très mauvaise cuisinière et pleine de joie de vivre.
Invité
Sujet: Re: Shadow from the past - PV Sarah Mar 17 Juin - 9:59
Shadow from the past
Myrah
Perdre la mémoire n'avait rien d'évident. Et j'en étais la première à m'en rendre compte, puisque j'avais perdu mon identité, et ma vie d'avant. Se reconstruire sur de nouvelles bases, cela n'avait rien d'évident non plus, puisque je me retrouvais avec un passé quand même. Quoi que je fasse, ce que j'avais fait avant continuerait à me manquer. Les personnes que j'avais connu, les décisions que j'avais pris, ce genre de chose. En tout cas, cela n'avait absolument rien de facile. Et ce garçon ne risquait pas d'arranger les choses. C'était, il me semblait, la première fois que je croisais quelqu'un qui venait de mon passé, qui savait qui j'avais été. Je ne voulais pas le décevoir, mais je n'étais sans doute plus cette personne, je n'étais plus capable de savoir qui j'avais été et, j'avais été contrainte de me reconstruire à base de pièce de puzzle. J'avais d'ailleurs lu que la personnalité pouvait totalement changer. Et ça ne m'avait pas forcément paru si dingue que ça. Au contraire, même. Ses questions ne m'aidaient pas vraiment. Après tout, il ne semblait pas forcément me croire et me pousser dans mes retranchements. Devant lui, je n'aurais jamais été capable de m'occuper de son chien. Lorsqu'il m'appela « chérie », pendant quelques secondes, je me mis à me demander si je n'avais pas eu un petit ami, par le passé. Mais je ne pouvais pas imaginer que cela puisse être lui. Si notre histoire avait été d'actualité, il serait venu me voir à l'hôpital. Or, je n'avais eu que très peu de visites et je me souvenais de chacune d'elle. Il n'en avait pas fait parti. Il n'avait pas été là pour moi. Et du coup, lorsqu'il me prit dans ses bras, cela me fit peur, je n'étais pas prête et je n'étais pas non plus vraiment habitué aux contacts, comme ça. J'étais crispée et je m'écartai le plus vite possible. Je l'avais peut être connu mais je l'avais également oublié et de ce fait, il ne fallait surtout pas qu'il se montre aussi familier à mon égard. Il me fallait du temps.
« Ecoutez, je.. On dirait que nous nous connaissions. Mais comme je viens de vous le dire, je ne me souviens pas de vous. Je.. S'il vous plaît, ne me prenez pas dans vos bras comme ça je.. Ca me fait peur ».
Je me sentais ridicule et si ça se trouvait, ma réplique allait le blesser, en plus de ça. Je ne voulais pas lui faire de mal, je ne voulais pas qu'il s'imagine que mes intentions étaient mauvaises. Mais il fallait me comprendre, à mes yeux, c'était un inconnu qui s'était jeté sur moi. Aussi beau soit-il, cela n'avait absolument rien d'évident. Et pourtant, son monologue sur moi me toucha. Il était mignon, et agréable aussi. Et il semblait tout savoir sur moi. Ou en tout cas, sur celle que j'étais.
« Mais qui êtes-vous ? ».
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Sujet: Re: Shadow from the past - PV Sarah Mar 17 Juin - 22:10
Shadow from the past
Je… Excuse-moi.
Je faisais un pas en arrière, passant nerveusement ma main dans mes cheveux. C’était tellement bizarre comme situation… Elle était celle que je connaissais le plus, j’étais celui qu’elle connaissait le mieux. Elle et moi avons toujours été unis comme les doigts d’une main, hormis ces six derniers mois, et aujourd’hui Sarah éprouve de la peur quand je la prends dans mes bras. Avant elle me disait toujours que c’était là qu’elle se sentait le plus en sécurité. Mais elle ne s’en souvient pas. Pas plus qu’elle ne se souvient de moi. C’est quelque chose que je dois garder en tête mais c’est bien difficile à accepter, ou à admettre. Jamais je ne me suis senti aussi déstabilisé, aussi impuissant. Est-ce que les souvenirs vont lui revenir un jour ? Je n’ai pas eu l’occasion de lui poser la question jusqu’ici, mais peut être qu’elle n’en sait rien, que les médecins n’ont pas pu le prédire. Quelle horreur… Elle doit se sentir terriblement perdue, d’autant plus que de ce que j’ai compris, elle n’a trouvé personne pour lui parler d’elle. Personne de notre entourage ne serait donc au courant de son accident ? J’espère pour eux que c’est pour ça qu’ils ne m’ont pas prévenu parce que si j’apprends que l’un d’eux savait et ne m’a rien dit croyez moi il va passer un sale quart d’heure !
J’essayais de rassembler en quelques phrases les mots qui la définissaient le mieux, mais ce n’était pas facile de faire un tri dans tout ce que j’avais envie de lui dire. J’aurais voulu la brancher sur mon cerveau pour qu’elle puisse y puiser tous mes souvenirs de nous, de nos cinq ans au jour d’aujourd’hui. Quel gâchis… Pourquoi en était-on arrivés là ? Qu’est-ce que j’aurais dû faire pour qu’elle réalise que le travail n’est pas tout dans la vie et qu’on avait quelque chose de beau à construire ensemble ? Vous n’imaginez pas ce que ça fait de la revoir… Encore moins dans ce genre de conditions. Et vous n’imaginez pas non plus ce que ça fait de l’entendre me demander qui je suis. L’espace de quelques secondes je la fixe avec tristesse, puis je prends mon portefeuille et en extirpe une photo que je n’ai jamais réussi à enlever de là. Je la déplie et la lui tends pour qu’elle puisse voir l’image que j’aimais garder de nous.
Je suis Mylow. Quand j’avais cinq ans le jour de la Saint-Valentin j’ai frappé à ta porte avec une rose que j’avais piqué dans le bouquet que mon père avait acheté pour ma mère. On ne s’est pas quittés depuis… Enfin si. Il y a six mois on a rompu. Je pensais que tu étais rentrée à New-York, personne ne m’a prévenu de ton accident.
C’était complètement dingue… Nos parents étaient toujours voisins, nos mères d’excellentes amies. J’aurais dû le savoir, au moins par ma mère, elle me l’aurait dit, non ? A moins que…
Est-ce que tes parents sont au courant ?
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Sujet: Re: Shadow from the past - PV Sarah Ven 20 Juin - 15:02
Shadow from the past
Myrah
Bien sûr que les choses ne devaient pas être simples pour lui mais il ne pouvait pas me reprocher d'avoir peur de toute cette histoire, il ne pouvait pas me reprocher d'être complètement paumée dans toute cette histoire. Je ne vais pas le laisser se montrer familier comme ça alors que je ne sais rien de lui. Il me faut du temps et surtout, des explications parce que je ne peux pas faire comme si je me souvenais de tout alors que ce n'est pas le cas. Je suis paumée, et cela m'énerve tellement.. Lui, il semble me connaître si bien et moi, je ne sais absolument rien. Est-ce que je suis vraiment censé prendre tout ça bien ? Non, c'est impossible, le stress semble être obligatoire, quoi que je fasse. Le pire, en fin de compte, c'était que je voyais que je lui faisais du mal. Comment ne pas avoir mal, quand la personne à qui on tient vous oublie ? Je ne sais pas quel est le lien qui nous a lié. Mais il semble si perturbé que j'imagine que nous étions proches. Mais dans ce cas, pourquoi n'était-il pas là, après l'accident ? Il y a tellement de questions que j'ai envie de lui poser.
La photo qu'il me tend me montre une tendresse évidente. Peut être sommes-nous sortis ensemble ? Je ne peux que prendre ces sentiments en pleine tête et pourtant, je ne sais quand même pas ce que je suis censé lui dire. Ca me fait flipper, ça m'arrache le coeur également. Et j'ai tellement envie de comprendre ce qu'il m'arrive que j'ai envie de prendre l'air, également. J'ai envie de respirer un bon coup, que cela soit évident ou pas. Mais ça ne marche pas comme ça..
Il me dit qu'au final, nous sommes sortis ensemble, et par la même occasion, il me dit ce que j'imaginais, que nous avons rompu. Six mois auparavant, cela remonte et j'imagine normal qu'il ne soit pas venu me voir, depuis mon réveil. Mais je trouve étrange, malgré tout, qu'il n'ait pas été mis au courant. Bien sûr, lorsque l'on a perdu la mémoire, on ne peut pas appeler ses proches pour leurs dire que quelque chose ne va pas. Surtout quand on ne se souvient plus de qui sont nos proches quoi.. Comment aurais-je pu le prévenir alors que pendant quelques heures, de ce que le médecin a dit, j'étais Jane Doe, dans le coma, dans ce lit d'hôpital.
" Je ne sais pas comment ça se fait, que personne n'ait été prévenu. Je suppose que je n'avais pas de numéro à joindre sur moi ou quelque chose de ce genre. Je crois qu'ils n'ont appelé personne et moi je.. Je ne sais même pas qui joindre, je n'aurais même pas su qui appelé puisque je ne me souviens de rien"
Je soupire, étourdis, devant ce qu'il est en train de me demander. J'ai donc des parents, quelque part qui, pendant six longs mois, n'ont pas eu la moindre nouvelle ? Je ne sais plus quoi penser. Ma vie était déjà un véritable carnage, mais maintenant, je me rends compte que les quelques marques que j'ai prise ne sont que des bases invisibles. Et que tout est à revoir.
"Je suppose que non.."
Invité
Sujet: Re: Shadow from the past - PV Sarah Ven 20 Juin - 21:58
Shadow from the past
A ce stade je suis aussi perdu qu’elle. Jamais je n’aurais imaginé ce genre de scénario, c’est un sacré choc de découvrir ce qui lui est arrivé, de la voir me regarder comme si j’étais un parfait étranger. Elle ne connait même plus mon prénom, elle n’a aucun souvenir de sa vie dont je faisais intégralement partie. C’est terrible… Et je n’ose pas imaginer ce qu’elle doit ressentir, dans quelle détresse elle vit depuis son réveil. J’ai été maladroit, j’ai agit sous l’émotion de l’instant, par instinct, mais la réaction de Sarah m’a remis les idées en place. Il me faut tenir compte de la réalité, même si elle semble totalement dingue : Pour Sarah, je suis un étranger. Je dois faire attention et ne pas être trop familier pour ne pas la choquer ou lui faire peur. C’est la dernière chose que je veuille évidemment.
Maintenant je dois essayer de l’aider comme je peux. Lui rappeler des choses de sa vie me semble ce qu’il y a de mieux à faire, ce qui sera le plus utile pour elle. C’est drôle de faire ça dans un cabinet vétérinaire… Mais bon c’est un lieu qui doit être rassurant pour elle et je crois qu’elle en a besoin, d’être rassurée. Avec cette photo de nous, je lui confirme sans le moindre doute que nous étions fortement liés. J’adore cette photo, elle m’a toujours donné le sourire. Une image de notre passé commun qui ne provoquera pas d’électrochoc mais qui aura le mérite de lui apporter une pièce importante du puzzle. Ca fait longtemps qu’elle aurait dû la voir, j’aurais dû être là à son réveil pour l’aider à clarifier les choses, répondre à ses questions. La raison pour laquelle je n’ai rien su de ce qui lui est arrivé est un mystère et le restera sans doute, mais je ne suis pas le seul à n’avoir rien sut… Ses parents sont aussi dans l’ignorance de ce qui est arrivé à leur fille. Je sors mon téléphone de ma poche et attrape un post-it et un stylo sur le bureau.
Je te note leur numéro, tu pourras les contacter comme ça.
Sarah appelait très rarement ses parents et ils avaient fini par s’y faire. Prise par son boulot, elle ne trouvait pas le temps. Sa mère parlait beaucoup, quand elle l’appelait elle en avait toujours pour un bon moment, alors ça la décourageait de prendre son téléphone et de composer leur numéro. Vous voyez, je n’avais pas été le seul à souffrir de la passion de la jeune femme pour son métier, elle s’était éloignée de tout le monde. Est-elle toujours dans la même optique aujourd’hui ? Est-ce que cet accident avait changé son caractère, sa façon de voir les choses ? Je n’en avais aucune idée pour l’instant… L’idée de voir ma Sarah changée me faisait un peu peur car hormis ce problème au niveau de son travail j’aimais tout ce qu’elle était.
Ecoute… Je suis là maintenant, je ferai tout ce que je peux pour t’aider, c’est…
Excusez-moi…
Je tournais la tête pour voir le collègue de Sarah revenir avec mon chien. J’avais oublié à quel point il était maigre, c’était assez impressionnant. Je récupérais sa laisse et flattait son encolure.
Ses vaccins sont à jour, ses plaies sont en bonne voie de cicatrisation… Je dirais que ce chien a beaucoup de chance d’être encore en vie. Depuis combien de temps l’avez-vous ?
Environ une heure, je l’ai adopté à la SPA tout à l’heure.
Bien. Alors faites attention à ne surtout pas trop le nourrir, je sais qu’on a tendance à vouloir donner beaucoup à manger à ce genre de chien qui en a besoin mais ça risquerait de lui provoquer une torsion d’estomac et donc la mort si mange trop d’un coup, son corps n’est plus habitué. Que comptez-vous lui donner à manger ?
Des croquettes.
C’est parfait. Faites attention à ça, continuez son traitement antibiotique et vérifiez ses plaies régulièrement et tout devrait bien se passer. Sarah ? Je te laisse encaisser je dois y aller.
Sans autre forme de procès, le vétérinaire quittait la pièce. Nous étions à nouveau seuls… Seuls avec mon nouveau chien qui n’avait toujours pas de nom.
Je n’ai même pas pensé à comment j’allais l’appeler… Tu as une idée ?