[vos messages]

Ellias ∞ Ismay

Je suis contre la chasteté, Ce qui se caresse est cicatrisé, Ou saigne en remerciant de saigner, Le liant sur son silence déposé car... Ce gamin là me montre tout Et pointe du doigt La non-beauté des nudités, Pour m'initier, Dans un sourire, à la chaleur humaine. christine and the queens, chaleur humaine

Elle l'avait cherché, elle avait erré, elle avait quitté famille, amis, maison, travail. Elle ne savait pas pourquoi elle avait fait ça, pourquoi maintenant et pas avant, ni plus tard. Pourquoi avait-elle attendue si longtemps, et pourquoi aujourd'hui elle ne pouvait plus attendre; Elle ne savait pas non plus ce qu'elle espérait, ce qu'elle attendait de ce voyage, de cette recherche, de cette aventure. Est-ce qu'elle cherchait même réellement à retrouver sa trace ? Probablement non, car au fond d'elle elle n'y croyait pas, et pourtant elle y allait, elle fonçait, droit devant, à fond dans le tas, elle ne savait pas où elle allait, dans quoi elle s'engageait mais elle y allait, et tout droit. Elle avait cette allure déterminée, cette carapace qu'elle s'était crée, la faisant marcher avec dynamisme dans la rue, le regard dur, comme si elle savait parfaitement ce qu'elle voulait, à tel point qu'elle ne s'était jamais faîte emmerdée, malgré son allure fragile et sa poitrine généreuse. Elle faisait partie de ces filles dont on présumait qu'elles avaient de la répartie, autant verbale que physique, qui savaient se défendre. Et pourtant ce n'était qu'une carapace, pour cacher le vide de sa vie, pour protéger sa vacuité de tout le monde extérieur, de ses errances, de ses jugements, cacher à la face du monde sa vulnérabilité pour qu'il ne puisse pas en jouer contre elle. Car au fond elle n'avait rien demandé, rien demande à personne, elle voulait vivre c'était tout, être passionnée, mais elle n'avait pas la passion, rien ne l'excitait, rien ne l'enthousiasmait, ni chez elle, ni au bureau. Elle n'avait rien, et se sentait vite. Alors un matin elle décida de partir, de faire ses valises, on rigole souvent quand on entend cela, évidemment ça ne lui a pas pris comme cela, elle y avait déjà pensé des fois, et puis l'idée était repartie, et puis l'idée était revenue, et depuis quelques temps elle se faisait plus présente, jusqu'à ce qu'elle prenne finalement la décision. Mais là encore, était-ce bien une décision ou succombait-elle à une tentation ? Elle avait fait son voyage sans réfléchir, même si elle n'y croyait pas elle continuait d'avancer, jusqu'à ce qu'elle en ait marre, mais finalement elle retrouva sa trace avant d'en avoir marre. Elle avait parlé de son nom, montré sa photo, les gens répondaient ou ne répondaient pas, parfois c'était tout comme s'ils cachaient quelque-chose, comme s'ils ne voulaient pas répondre, pourtant de quoi pouvaient-ils bien avoir honte ? Mais maintenant elle était dans cette boîte de nuit, à s'adresser dans toute sa naïveté, au bar, pensant qu'on lui avait indiqué cet endroit car il y travaillerait à ce poste, avant que le barman ne la fasse se retourner, pour le voir lui, Lui, se dandiner comme le simple bout de viande auquel il avait été, ou s'était lui-même réduit, sur scène. Dans ses oreilles, le bruit tonitruant des enceintes se fit plus sourd, abasourdie qu'elle était. Elle marcha à travers la foule, bousculant des jeunes au passage, attirant sur elle des regards méprisant au départ, qui se transformaient aussitôt en moqueries, jusqu'à arriver au devant de la scène, le haut de sa tête atteignant tout juste le sol du podium, petite qu'elle l'était. Et de ses grands yeux profonds, elle se perdit dans les vagues qui faisaient onduler le corps d'Ellias, elle regardait dans regarder, ses yeux étaient perdus dans le vide, dans le vague, n'en revenant tout simplement pas.

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Ellias ∞ Ismay

Je suis contre la chasteté, Ce qui se caresse est cicatrisé, Ou saigne en remerciant de saigner, Le liant sur son silence déposé car... Ce gamin là me montre tout Et pointe du doigt La non-beauté des nudités, Pour m'initier, Dans un sourire, à la chaleur humaine. christine and the queens, chaleur humaine

Elle l'avait cherché, elle avait erré, elle avait quitté famille, amis, maison, travail. Elle ne savait pas pourquoi elle avait fait ça, pourquoi maintenant et pas avant, ni plus tard. Pourquoi avait-elle attendue si longtemps, et pourquoi aujourd'hui elle ne pouvait plus attendre; Elle ne savait pas non plus ce qu'elle espérait, ce qu'elle attendait de ce voyage, de cette recherche, de cette aventure. Est-ce qu'elle cherchait même réellement à retrouver sa trace ? Probablement non, car au fond d'elle elle n'y croyait pas, et pourtant elle y allait, elle fonçait, droit devant, à fond dans le tas, elle ne savait pas où elle allait, dans quoi elle s'engageait mais elle y allait, et tout droit. Elle avait cette allure déterminée, cette carapace qu'elle s'était crée, la faisant marcher avec dynamisme dans la rue, le regard dur, comme si elle savait parfaitement ce qu'elle voulait, à tel point qu'elle ne s'était jamais faîte emmerdée, malgré son allure fragile et sa poitrine généreuse. Elle faisait partie de ces filles dont on présumait qu'elles avaient de la répartie, autant verbale que physique, qui savaient se défendre. Et pourtant ce n'était qu'une carapace, pour cacher le vide de sa vie, pour protéger sa vacuité de tout le monde extérieur, de ses errances, de ses jugements, cacher à la face du monde sa vulnérabilité pour qu'il ne puisse pas en jouer contre elle. Car au fond elle n'avait rien demandé, rien demande à personne, elle voulait vivre c'était tout, être passionnée, mais elle n'avait pas la passion, rien ne l'excitait, rien ne l'enthousiasmait, ni chez elle, ni au bureau. Elle n'avait rien, et se sentait vite. Alors un matin elle décida de partir, de faire ses valises, on rigole souvent quand on entend cela, évidemment ça ne lui a pas pris comme cela, elle y avait déjà pensé des fois, et puis l'idée était repartie, et puis l'idée était revenue, et depuis quelques temps elle se faisait plus présente, jusqu'à ce qu'elle prenne finalement la décision. Mais là encore, était-ce bien une décision ou succombait-elle à une tentation ? Elle avait fait son voyage sans réfléchir, même si elle n'y croyait pas elle continuait d'avancer, jusqu'à ce qu'elle en ait marre, mais finalement elle retrouva sa trace avant d'en avoir marre. Elle avait parlé de son nom, montré sa photo, les gens répondaient ou ne répondaient pas, parfois c'était tout comme s'ils cachaient quelque-chose, comme s'ils ne voulaient pas répondre, pourtant de quoi pouvaient-ils bien avoir honte ? Mais maintenant elle était dans cette boîte de nuit, à s'adresser dans toute sa naïveté, au bar, pensant qu'on lui avait indiqué cet endroit car il y travaillerait à ce poste, avant que le barman ne la fasse se retourner, pour le voir lui, Lui, se dandiner comme le simple bout de viande auquel il avait été, ou s'était lui-même réduit, sur scène. Dans ses oreilles, le bruit tonitruant des enceintes se fit plus sourd, abasourdie qu'elle était. Elle marcha à travers la foule, bousculant des jeunes au passage, attirant sur elle des regards méprisant au départ, qui se transformaient aussitôt en moqueries, jusqu'à arriver au devant de la scène, le haut de sa tête atteignant tout juste le sol du podium, petite qu'elle l'était. Et de ses grands yeux profonds, elle se perdit dans les vagues qui faisaient onduler le corps d'Ellias, elle regardait dans regarder, ses yeux étaient perdus dans le vide, dans le vague, n'en revenant tout simplement pas.

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between wolf and dog

Les jours défilaient les uns après les autres, impuissants sur son avenir. Hanter par le passé, il n'arrivait pas à combler le vide qui le tirailler à chaque instant. Cette culpabilité qui se jouait de lui. Pourtant, les jours, les mois, les années avaient défilé. Il avait tout quitté famille, amis, elle... Pensant qu'il leur rendait le meilleur des services. Pourtant avec le temps, il en doutait. Qu'était-il devenu depuis ? Un être meilleur, qui a apprit de ces erreurs ? Non, il en doutait. Il avait parcouru des villes, des pays, cherchant sa place sans vraiment la trouver. Pas plus ailleurs, qu'ici. Pourtant, c'est la seule ville où il est resté le plus longtemps. Trouvant ces marques avec difficulté, essayant de vivre une vie, comme un être normal. Sans vraiment la trouver. Il se distinguait par son comportement, son métier peu commun. Ce n'était pas une passion, une révélation qui s'était imposée à lui. À vrai dire, il n'aurait jamais imaginer un jour, faire ce genre de chose. Un jour, il s'est présenté, désespéré ou en manque d'activité, un essai convainquant et aujourd'hui, il était emprisonné dans cette image d'homme objet, difficile à décoller.

Ce soir n'échappait pas à la règle. Sentir ces mains parcourir son corps, voyant le visage de ces femmes admiratifs, tirailler par l'envie. L'envie de le posséder, d'avoir leurs instants de plaisir, qu'elles n'auront jamais. Cela lui permettait de payer ces factures, de subvenir à ces besoins, avec quelques surplus. Pourtant, ces instants, ne lui plaisaient pas. Rendant ces instants pesants, lassants. Il voyait le prouvai d'attraction, le charme s'opérait entre toutes ces femmes, le court d'un instant. Il n'avait jamais songé à changer de métier, pensant qu'après tout, il était assez bon dans ce qu'il faisait, pour ne pas dire, qu'il ne savait faire que cela. Il avait une aussi piètre opinion de lui. Pourtant, c'était si facile de cacher ce mal-être qu'il cachait, face aux gens qu'ils l'approchaient.

Son spectacle touchait presque à sa fin, ondulant son corps au rythme de la musique, dynamique, faisant monter petit à petit la température autour de lui. Sa concentration, son jeu avait pris le dessus, à ce moment, il était dans la peau de quelqu'un d'autre. Amusant la galerie, un personnage sans soucis, une vie remplie, sans ce vide qui se jouait de lui, sans cesse. Pourtant, son regard accrocha sur un regard brun presque noire, familier. Stoppant ces faits et gestes, observant ces traits, comme si ce qu'il avait longtemps rêvé durant ces années, se manifestait devant lui. C'était la première fois, jamais ça ne s'était produit durant son travail. À moins que... À moins que ce n'fût pas un rêve, mais bien la réalité. Si proche et à la fois loin d'elle. Le souffle lui manquait, avant de faire un pas pour sauter vers elle. Ce qui n'aurait pas paraitre, faire partie du spectacle, alors qu'il en était rien. Sa main se dirigea déjà vers sa joue, un sourire aux lèvres, comme si elle n'avait jamais oublié son chemin.

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Les jours défilaient les uns après les autres, impuissants sur son avenir. Hanter par le passé, il n'arrivait pas à combler le vide qui le tirailler à chaque instant. Cette culpabilité qui se jouait de lui. Pourtant, les jours, les mois, les années avaient défilé. Il avait tout quitté famille, amis, elle... Pensant qu'il leur rendait le meilleur des services. Pourtant avec le temps, il en doutait. Qu'était-il devenu depuis ? Un être meilleur, qui a apprit de ces erreurs ? Non, il en doutait. Il avait parcouru des villes, des pays, cherchant sa place sans vraiment la trouver. Pas plus ailleurs, qu'ici. Pourtant, c'est la seule ville où il est resté le plus longtemps. Trouvant ces marques avec difficulté, essayant de vivre une vie, comme un être normal. Sans vraiment la trouver. Il se distinguait par son comportement, son métier peu commun. Ce n'était pas une passion, une révélation qui s'était imposée à lui. À vrai dire, il n'aurait jamais imaginer un jour, faire ce genre de chose. Un jour, il s'est présenté, désespéré ou en manque d'activité, un essai convainquant et aujourd'hui, il était emprisonné dans cette image d'homme objet, difficile à décoller.

Ce soir n'échappait pas à la règle. Sentir ces mains parcourir son corps, voyant le visage de ces femmes admiratifs, tirailler par l'envie. L'envie de le posséder, d'avoir leurs instants de plaisir, qu'elles n'auront jamais. Cela lui permettait de payer ces factures, de subvenir à ces besoins, avec quelques surplus. Pourtant, ces instants, ne lui plaisaient pas. Rendant ces instants pesants, lassants. Il voyait le prouvai d'attraction, le charme s'opérait entre toutes ces femmes, le court d'un instant. Il n'avait jamais songé à changer de métier, pensant qu'après tout, il était assez bon dans ce qu'il faisait, pour ne pas dire, qu'il ne savait faire que cela. Il avait une aussi piètre opinion de lui. Pourtant, c'était si facile de cacher ce mal-être qu'il cachait, face aux gens qu'ils l'approchaient.

Son spectacle touchait presque à sa fin, ondulant son corps au rythme de la musique, dynamique, faisant monter petit à petit la température autour de lui. Sa concentration, son jeu avait pris le dessus, à ce moment, il était dans la peau de quelqu'un d'autre. Amusant la galerie, un personnage sans soucis, une vie remplie, sans ce vide qui se jouait de lui, sans cesse. Pourtant, son regard accrocha sur un regard brun presque noire, familier. Stoppant ces faits et gestes, observant ces traits, comme si ce qu'il avait longtemps rêvé durant ces années, se manifestait devant lui. C'était la première fois, jamais ça ne s'était produit durant son travail. À moins que... À moins que ce n'fût pas un rêve, mais bien la réalité. Si proche et à la fois loin d'elle. Le souffle lui manquait, avant de faire un pas pour sauter vers elle. Ce qui n'aurait pas paraitre, faire partie du spectacle, alors qu'il en était rien. Sa main se dirigea déjà vers sa joue, un sourire aux lèvres, comme si elle n'avait jamais oublié son chemin.

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Ellias ∞ Ismay

Je suis contre la chasteté, Ce qui se caresse est cicatrisé, Ou saigne en remerciant de saigner, Le liant sur son silence déposé car... Ce gamin là me montre tout Et pointe du doigt La non-beauté des nudités, Pour m'initier, Dans un sourire, à la chaleur humaine. christine and the queens, chaleur humaine

Il semblait danser sans état d’âme, comme si tout ceci lui était quotidien, normal, presque trop familier même. Elle ne voyait pas dans ses yeux de doute sur ce qu’il faisait, pas dans le sens où il ne se rappellerait pas bien les pas de sa chorégraphie, mais dans ce sens où il se demanderait ce qu’il faisait là, si c’était bien sa place, s’il avait bien fait le bon, s’il n’était pas en train de se perdre, et s’il ne devrait pas culpabiliser. Et puis finalement son regard s’accrocha sur le sien, elle ne le vit pas tout de suite, sa vision semblait s’être brumée depuis qu’elle avait réalisé que c’était bien lui sur la scène, depuis qu’elle avait été forcée par la réalité de la chose, des faits, de la vie en somme, de faire la jonction entre Elias et le gogo danseur. Son regard était toujours pointé sur la scène mais en réalité elle regardait dans le vide, comme pétrifiée par le choc, ses paupières se fixaient, ses pupilles se déshydrataient, et sa vue se faisait floue. Elle cligna des yeux lorsqu’un mouvement brusque la ramena à la réalité, il venait de sauter de scène. Son regard, s’étant laissé glissé peu à peu, alors que son attention était partie, tomba naturellement sur des jambes, ses jambes, plutôt musclées, un peu bronzées, mais c’était peut-être un effet de l’éclairage de la salle, se rapprocher. En un instant sa main se colla contre sa joue, callée entre son oreille et l’orée et des cheveux, et sa nuque. Les yeux complètement perdus d’Ismay remontèrent jusqu’au visage de son ami, son amour, son amant, elle ne savait plus, il avait aussi été son frère, son meilleur ami, son confident, son complice, son menteur, son avocat, et son juge parfois. Ils n’avaient jamais réussi à définir ce qu’ils étaient l’un envers l’autre, trop, ils étaient trop de choses à la fois, c’était un fouillis immonde, dans lequel ils se perdaient, ils s’étaient perdus. Ils s’aimaient, ça c’était sûr et certain, mais comment ? Ils ne pouvaient pas définir ce qu’ils avaient toujours ressentis l’un pour l’autre, aucun qualificatif ne convenait, c’était toujours trop, trop au-dessus des mots, et même trop pour eux, ce sentiment, ou plutôt ces sentiments puisque cela devait être un véritable melting pot les avait dépassé, submergé, noyé. Le mouvement de ses lèvres attira son regard, qui se posa sur elle. Elles s’écartaient. Il souriait. Ismay sourit aussi, comme touchée par la grâce de ce moment, un souvenir triste et malheureux, un souvenir désolé. Désolé de ce qu’il était devenu, désolé qu’ils aient perdu toutes ces années, un sourire nostalgique. « Reviens. » Ce fut elle qui rompit le silence, avec cette simple allocution, toute simple et discrète, pas plus légère qu’un murmure, à peine audible dans la foule et le bruit, mais elle ne voulait pas gâcher ce moment par des mots. Elle voulait profiter de lui, de sa vision, que ses yeux parcourent de nouveau chaque parcelle de son corps. Elle aurait voulu être loin loin, pouvoir se téléporter avec Elias loin, au milieu des champs, dans la solitude de la nature. Elle aurait voulu avoir un pull, une veste suffisamment larges, une couverture, pour masquer son torse, préserver sa dignité.

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Ellias ∞ Ismay

Je suis contre la chasteté, Ce qui se caresse est cicatrisé, Ou saigne en remerciant de saigner, Le liant sur son silence déposé car... Ce gamin là me montre tout Et pointe du doigt La non-beauté des nudités, Pour m'initier, Dans un sourire, à la chaleur humaine. christine and the queens, chaleur humaine

Il semblait danser sans état d’âme, comme si tout ceci lui était quotidien, normal, presque trop familier même. Elle ne voyait pas dans ses yeux de doute sur ce qu’il faisait, pas dans le sens où il ne se rappellerait pas bien les pas de sa chorégraphie, mais dans ce sens où il se demanderait ce qu’il faisait là, si c’était bien sa place, s’il avait bien fait le bon, s’il n’était pas en train de se perdre, et s’il ne devrait pas culpabiliser. Et puis finalement son regard s’accrocha sur le sien, elle ne le vit pas tout de suite, sa vision semblait s’être brumée depuis qu’elle avait réalisé que c’était bien lui sur la scène, depuis qu’elle avait été forcée par la réalité de la chose, des faits, de la vie en somme, de faire la jonction entre Elias et le gogo danseur. Son regard était toujours pointé sur la scène mais en réalité elle regardait dans le vide, comme pétrifiée par le choc, ses paupières se fixaient, ses pupilles se déshydrataient, et sa vue se faisait floue. Elle cligna des yeux lorsqu’un mouvement brusque la ramena à la réalité, il venait de sauter de scène. Son regard, s’étant laissé glissé peu à peu, alors que son attention était partie, tomba naturellement sur des jambes, ses jambes, plutôt musclées, un peu bronzées, mais c’était peut-être un effet de l’éclairage de la salle, se rapprocher. En un instant sa main se colla contre sa joue, callée entre son oreille et l’orée et des cheveux, et sa nuque. Les yeux complètement perdus d’Ismay remontèrent jusqu’au visage de son ami, son amour, son amant, elle ne savait plus, il avait aussi été son frère, son meilleur ami, son confident, son complice, son menteur, son avocat, et son juge parfois. Ils n’avaient jamais réussi à définir ce qu’ils étaient l’un envers l’autre, trop, ils étaient trop de choses à la fois, c’était un fouillis immonde, dans lequel ils se perdaient, ils s’étaient perdus. Ils s’aimaient, ça c’était sûr et certain, mais comment ? Ils ne pouvaient pas définir ce qu’ils avaient toujours ressentis l’un pour l’autre, aucun qualificatif ne convenait, c’était toujours trop, trop au-dessus des mots, et même trop pour eux, ce sentiment, ou plutôt ces sentiments puisque cela devait être un véritable melting pot les avait dépassé, submergé, noyé. Le mouvement de ses lèvres attira son regard, qui se posa sur elle. Elles s’écartaient. Il souriait. Ismay sourit aussi, comme touchée par la grâce de ce moment, un souvenir triste et malheureux, un souvenir désolé. Désolé de ce qu’il était devenu, désolé qu’ils aient perdu toutes ces années, un sourire nostalgique. « Reviens. » Ce fut elle qui rompit le silence, avec cette simple allocution, toute simple et discrète, pas plus légère qu’un murmure, à peine audible dans la foule et le bruit, mais elle ne voulait pas gâcher ce moment par des mots. Elle voulait profiter de lui, de sa vision, que ses yeux parcourent de nouveau chaque parcelle de son corps. Elle aurait voulu être loin loin, pouvoir se téléporter avec Elias loin, au milieu des champs, dans la solitude de la nature. Elle aurait voulu avoir un pull, une veste suffisamment larges, une couverture, pour masquer son torse, préserver sa dignité.

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